L'Idole cachée

Ernest Hello
III
Saint Paul, dans la profondeur brève de sa parole si pleine, l'a signalé là où il est. Saint Paul, qui entrelace de la façon la plus imprévue les réalités les plus visibles et les mystères les plus cachés; saint Paul, qui traite un point en un mot et s'en va vers un autre point, sans s'arrêter plus de temps qu'il n'en faudrait à un autre homme pour mettre une virgule entre deux membres de phrase, saint Paul dessine en un mot l'idolâtrie moderne: elle s'appelle l'Avarice.

L'amour de l'argent est une idolâtrie qui mérite d'autant plus d'être signalée qu'elle est déguisée.

Cette idolâtrie a deux aspects: la cupidité et l'avarice. On parle souvent de la cupidité. On parle plus rarement de l'avarice proprement dite, et voici la raison de cette différence.

Les hommes s'effrayent facilement de la cupidité, parce que la cupidité est remuante et bruyante. Elle a des passions extérieures; elle fait des affaires; elle vise à quelque chose. Elle veut avoir plus qu'elle n'a, et puis plus encore, et puis plus encore ! par là elle se signale à l'attention des hommes, qui quelquefois la craignent parce qu'elle les menace. L'homme qui remue le monde pour avoir beaucoup, soit beaucoup d'honneurs, soit beaucoup d'argent, menace lui-même et les autres, soit dans leur repos vrai, soit dans leur somnolence mensongère. Aussi, on fait attention à cet homme, et les autres, bien persuadés que la sagesse consiste à ne rien faire, au lieu de lui reprocher l'abus de son activité, lui reprochent son activité même. Par là ils abritent le vice sous le prestige de l'action.

La cupidité, comme l'ambition, se déclare; mais l'Avarice garde son secret. C'est pourquoi il peut être utile de le lui arracher.


Presque toutes les passions ont une physionomie expressive qui les empêche souvent de passer inaperçue. Elles se déclarent aux yeux de celui qui les éprouve et aux yeux de celui qui les regarde, par des accents et par des gestes qui disent leur nom. Sans doute, l'erreur est facile et fréquente. Mais cependant, si la colère prend possession d'un homme avec violence, cet homme et ceux qui l'entourent diront facilement le nom de la passion qui l'a saisi. Les passions aiment à faire des ruines, et sur les ruines qu'elles font leur nom reste écrit. L'ambition, quand elle réussit, perd toute chance de rester secrète.

L'Avarice se comporte autrement.

Cachée dans son principe, elle est, aussi, cachée dans ses effets. Elle n'exige aucun emportement, aucun éclat extérieur: comme certaines vertus, elle cherche l'obscurité. Elle évite le tumulte, elle vise à la concentration, elle cache, elle enfouit, elle garde au lieu de dilapider, elle prétend augmenter au lieu de détruire. Elle prend les airs et les noms de prévoyance, d'économie, de sagesse; peut-être même parle-t-elle de la famille, des enfants pour lesquels il faut se gêner, en vue de l'avenir. Elle est même capable de murmurer le mot de charité. Car enfin, si elle économise, c'est sans doute pour quelqu'un.

Les autres passions semblent prendre soin d'annoncer, par leurs allures, qu'elles vont à une catastrophe. L'Avarice semble annoncer, par son allure, qu'elle va à une fortune sage et durable, faite de patience et de sagesse. Mais, quand la catastrophe arrive, celui qui regarderait bien entendrait le rire du monstre caché sous les décombres : l'Avarice était là, et personne ne l'avait vue.

L'homme qui s'examine lui-même reconnaît facilement dans son âme les principaux vices dont les noms sont connus. Sur les péchés capitaux, il y en a quelques-uns qui attirent l'attention beaucoup plus que les autres. Quant à l'Avarice, on y pense peu. Un homme peut avoir été avare toute sa vie, et mourir sans s'en être aperçu.

Il y a tel crime dont on rit; tel autre dont on est fier. On ne rit pas de l'Avarice, et on n'en est pas fier, mais on la nourrit longtemps de son sang, jusqu'à ce qu'on en meure.

L'Idole cachée est triste, morose, menaçante, sinistre; toutefois, il faut pénétrer dans les détails les plus secrets et les plus intimes de la vie pour apercevoir sa face sombre: cette Idole demande à l'adorateur le sacrifice continuel de sa vie. Elle ne se paye pas de paroles; elle veut un sacrifice réel, effectif. C'est un maître très dur: il abuse de son pouvoir et ne connaît pas la pitié.

IV


L'avare, comme tout adorateur, a une préoccupation secrète et intime, à laquelle il rapporte tout.

Supposez un homme doux, conciliant, poli, qui craigne de contredire et de parler haut. Il faudra pénétrer dans l'intimité des choses pour arriver au moment où son Idole sera en question. Cependant il voit venir ce moment de très loin, et sa physionomie, composée jusque-là pour une sorte de bienveillance banale, subit une légère crispation, comme celle d'un homme qu'on vient de toucher à l'endroit où il avait une blessure. Le monstre qu'il porte en lui a fait un mouvement, et l'homme a tressailli. Si l'on approche, le monstre fait un autre mouvement, un mouvement prompt quoique lourd, et les yeux de l'avare deviennent sinistres, quoique rien de sinistre ne l'agite en apparence. La conversation n'a pas de caractère grave, elle roule sur des choses extérieures; maïs l'avare a pressenti quelque part, dans un mot, dans un souffle, le voisinage d'une menace: il a vu cela là où un autre n'aurait rien vu, et il a senti s'agiter dans ses entrailles le monstre qu'il porte. Ce monstre tantôt dort et tantôt mange : quand il dort, l'avare est morose; quand il mange, l'avare est agité.

V


Les autres passions aiment à parler de la personne ou de la chose qu'elles ont pour objet. L'avare aime le silence. Il ose à peine nommer l'argent, et s'il le nomme, ce n'est pas pour parler de son amour.

Les hauteurs aiment la parole. Les profondeurs aiment le silence.

La plupart des passions parodient les hauteurs et bavardent volontiers.

L'Avarice parodie la profondeur; elle se tait avec passion.

L'avare ne cache pas seulement son secret aux autres; il se le cache à lui-même. Il voudrait peut-être se tromper sur le lieu où est enfoui ce qu'il adore.

Je ne serais pas étonné si l'avare arrivait à se craindre lui-même comme un rival, comme un voleur, tant l'adoration est jalouse!

Il y a peut-être en lui deux hommes, dont l'un a des secrets pour l'autre. L'avare compte souvent des objets dont il sait le nombre depuis longtemps : il peut craindre, sans quitter les objets qu'il compte, que les uns ne disparaissent pendant qu'il regarde les autres.

L'avare a des terreurs à la fois bourgeoises et fantastiques. L'argent, qui remplit ses jours, remplit aussi ses nuits. L'argent envahit le domaine de ses rêves, et l'avare rêve éveillé. C'est une chose horrible de voir les centimes, qui se mêlent aux plus vulgaires besoins et aux plus misérables détails de la vie extérieure, c'est une chose horrible de les voir passer dans la vie intérieure, s'infiltrer dans le sang de l'âme, allumer les yeux d'un feu sinistre, colorer les joues et faire trembler les lèvres. Le sanctuaire de l'âme est envahi.

Tout est possible alors, même le recueillement.

L'avare adore, dans le silence de la nuit, ce qui est caché à tous les regards.


VI


Toute religion, vraie ou fausse, demande le sacrifice. L'avare sacrifie à son Idole, il sacrifie beaucoup, il sacrifie toutes choses: il sacrifie sa famille, son plaisir, sa santé, sa vie. Si d'autres passions se rencontrent en lui qui soient en lutte avec l'Avarice, qui la gênent, qui la contredisent, il est probable que l'Avarice l'emportera.

Le sacrifice de l'avare a ceci de honteux qu'il sacrifie toujours le but, quel qu'il soit, à ce qui n'est jamais un but, mais toujours un moyen.

Il est clair que l'argent n'a qu'une valeur représentative; il n'est précieux qu'en vue des choses pour lesquelles il peut se donner. Réduit à lui-même, il n'est absolument rien. Celui qui posséderait tout l'argent et tout l'or du monde, sans posséder la faculté de dépenser cet or et cet argent, serait l'être. le plus misérable.

Et l'avare se réduit à cette misère. Il offre à l'argent le sacrifice de la richesse. Car la richesse et l'argent, loin d'être unis ensemble, sont pour lui les deux termes d'une contradiction absolue. Plus il aime l'argent, plus il se rend misérable, plus il se prive. La richesse est la victime qu'il égorge sur l'autel de son Idole. La chose qui n'est qu'un moyen devenant pour lui le but, tout ce qui est but devient moyen.

Il considère tous les êtres, vivants ou morts, comme des moyens qui convergent vers un centre; et ce centre est l'argent immobile, froid, inutile. Cet argent est pour lui le coeur de l'univers, et ce coeur n'a pas de battements.


Non seulement l'avare sacrifie sa richesse à l'argent, mais il sacrifie à l'argent l'argent lui-même. Si, pour gagner beaucoup d'argent, il faut en dépenser un peu, l'avare, s'il est dans le plein exercice de sa passion, l'avare refuse. Il abandonne l'argent absent, fût-il abondant, pour l'argent présent, fût-il rare. Il abandonne l'argent qu'il ne voit pas pour l'argent qu'il voit.

Ce dernier mot nous introduit dans le fond de l'Avarice, dans le centre de son horreur. L'avare a l'amour physique du métal.


Il aime l'or et l'argent en eux-mêmes et pour eux-mêmes. Il les aime matériellement. Il est attiré par eux. Le contact du métal est pour lui une joie et un plaisir physique.

Plus il enfonce dans l'oubli de la richesse, plus il concentre sa passion sur l'or en lui-même, plus l'attrait physique du métal devient épouvantable.

S'il lui faut choisir entre une certaine quantité de pièces d'or qu'il possède déjà et qu'il voit, et une plus grande quantité de pièces d'or qu'il ne possède pas encore et qu'il ne voit pas, l'avare est déchiré. Car l'or qu'il convoite l'attire de loin; mais il préférera peut-être la quantité moindre, mais connue et vue, à la quantité plus grande, mais encore invisible. Les pièces d'or qu'il a, il les a déjà tâtées; elles lui inspirent une passion personnelle: les pièces d'or auxquelles il pense, il ne les a pas encore tâtées; elles ne lui ont pas encore procuré de plaisir. Par une horrible reconnaissance, il préfère celles à qui il doit déjà des délices connues. Peut-être l'avare prendrait-il plaisir à animer par la pensée les pièces d'or: quelquefois il leur donne des noms, il les caresse. Le son qu'elles rendent en se touchant le fait frémir.

VII


Tout adorateur éprouve le besoin de condenser tous les amours en un seul amour. L'argent rend à l'avare l'affreux service de lui présenter un abrégé de toutes choses.

L'adorateur a ou croit avoir toutes choses quand il a ce qu'il adore. Or l'argent se prête fort bien à cette illusion, parce qu'il représente non pas toutes choses, mais cependant. une foule de choses. L'avare possède mentalement ces choses quand il joue avec les pièces d'or, en qui il croit voir la substance des plaisirs ramassée en un plaisir, et son idolâtrie se nourrit de son rêve.

S'il possédait ces choses en elles-mêmes, il les posséderait une à une, avec leurs limites, et les unes excluraient les autres. Peut-être croit-il les posséder toutes et les posséder à la fois, quand il tâte les pièces d'or. Et, quand il a fini, il peut recommencer. Les pièces d'or s'usent moins vite que les jouissances auxquelles il renonce pour elles. Peut-être lui fournissent-elles une parodie épouvantable de ce qui dure.

Mais si l'or s'use lentement, l'avare s'use vite. La mort arrive, et c'est dans la mort que l'avarice dit son vrai nom.

L'amour de l'argent redouble dans le moment où augmente l'inutilité de l'argent. C'est au moment de la mort que l'idolâtrie de l'avare, qui adore encore l'argent sans espérance de s'en servir jamais, c'est alors que l'idolâtrie de l'avare apparaît dans sa fidélité risible et son hideux désintéressement.

Si les pièces d'or pouvaient rendre l'amour qu'elles inspirent, elles seraient touchées sans doute de voir un homme qui, après leur avoir sacrifié sa vie, leur sacrifie sa mort, et, sans illusion sur les services qu'il en peut tirer, leur garde l'adoration de ses yeux qui ne peuvent plus les voir et de ses mains qui bientôt ne pourront plus les tâter.

L'avare pourrait être l'emblème de la fidélité; il meurt près de son or, comme le chien près de son maître.

VIII


Parmi les illusions de l'Avare, il y en a qui concernent le Voleur. Pour lui, le Voleur est un être fantastique, parce qu'il attente, non à un objet quelconque, mais à l'Idole.

L'Avare et le Voleur vivent ensemble dans une assez grande intimité. L'Avare pense au Voleur comme à un coreligionnaire; il pense au Voleur avec une frayeur peut-être mêlée de respect: car enfin le Voleur est un homme qui sait adorer l'Idole et deviner le lieu où l'Idole se trouve.

L'Avare et le Voleur sont de la même confrérie. Tous deux ont abandonné les choses mondaines pour s'adonner et se sacrifier au culte de l'Idole. L'Avare est séparé du reste des hommes; il est indifférent à leurs affaires. Il ne s'épanche jamais. Le Voleur, je parle du Voleur pensé et non aperçu, le Voleur vu de loin, dans l'horizon de l'esprit, est pour l'Avare quelque chose qui ressemble presque à un confident.

Mais, entre l'Avare et le Voleur, il y a des relations plus profondes et plus mystérieuses. Pour l'Avare, le Voleur est une espèce de fantôme réel dont l'attentat vise à une chose adorée. Le Voleur n'est pas un coupable qui exerce sur les choses de la terre une coupable industrie. C'est un monstre dont l'audace a un caractère sacrilège et qui songe à attaquer les choses inviolables.

L'Avare, puisqu'il adore, établit nécessairement entre l'Idole et lui des communications secrètes. Il a des cachettes. Dans ces cachettes où il a mis son coeur, il viole avec plaisir les lois de la vie: car il retient captif un métal qui doit courir. Il concentre la chose qui doit être dépensé. Il s'oppose, comme il peut, à la circulation du sang. La Cachette de l'avare est une effroyable parodie du Sanctuaire. Or l'adoration est jalouse, et l'Avare croit toujours que sa cachette est menacée.

Il a peur. Mais cette peur, parce qu'il s'agit d'une adoration, ne ressemble pas aux peurs qui ont pour objet les choses visibles. Elle a un air fantastique. Elle ressemble aux peurs qu'on a en rêve. Elle craint sans raison; elle craint sans menace; elle craint sans danger. Elle craint parce qu'elle craint. Elle craint celui qui est là. Elle craint celui qui n'est pas là. Comme si son idolâtrie transportait l'Idole dans le monde des choses invisibles, l'avare craint qu'une main sans bras ou un bras sans corps ne commette dans l'ombre, contre la chose adorée, un impalpable attentat. Le voleur remplace pour l'avare cet être sans nom ni forme dont les enfants ont peur, quand ils sont seuls le soir.

IX


La chose à laquelle l'Avarice ressemble le plus, c'est la Prodigalité.

Un père avare peut mourir en cachant son trésor à ses enfants. Un père prodigue peut mourir ayant dissipé la fortune de ses enfants.

Si les effets se ressemblent, c'est que les causes se ressemblaient.

L'Avare refuse à la vie son mouvement en dehors, il lui refuse son expansion; il ne veut que la concentration, parce qu'il rapporte tout à lui et que la concentration est son caprice.

Le Prodigue refuse à la vie son mouvement au dedans, il lui refuse la concentration; il ne veut que son expansion, parce qu'il rapporte tout à lui et que l'expansion est son caprice.

L'avarice et la prodigalité sont deux formes de l'égoïsme.

Un proverbe dit: A père avare, fils prodigue.

Si cela est vrai, c'est que le fils, ayant fui son père, est revenu au point de départ.

Le père est avare: le fils souffre de ce vice. Son père lui refuse la vie. Le fils a horreur du père, et s'en va à l'extrême opposé. Il devient prodigue. Mais voici ce qui se passe. Emporté par son horreur, le fils ne s'arrête pas en route. Il parcourt le cercle entier, et, ayant fait le tour des choses, se retrouve au point de départ, en face de son père. Le père voulait tout tirer à lui; il était avare; c'était sa façon d'aimer la jouissance. Le fils, privé de jouissance par l'avarice, prend sa revanche au moyen de la prodigalité et rencontre la même misère, la même mort sous une forme différente.

X


En commençant cette étude, je parlais du Veau d'or. Je parlais d'un des crimes les plus célèbres que l'humanité ait commis dans un des moments les plus célèbres de son histoire. Il semble que l'étude de l'Avarice, aperçue dans ses détails, ait fait descendre l'esprit d'une montagne dans une vallée.

Il n'en est rien: et cette descente est plus apparente que réelle.

Quand on considère, en effet, une chose dans son type, elle apparaît avec l'emblème solennel de sa beauté ou de sa laideur. Quand on considère cette même chose dans ses détails pratiques, dans les applications contemporaines qu'elle peut avoir; quand on la saisit dans l'histoire pour la transporter dans une maison, on dirait qu'elle perd quelque chose d'elle-même: on ne la reconnaît pas tout à fait. Elle semble moins belle ou moins laide quand on la voit de plus près. On dirait qu'elle n'a pas, quand on en fait le tour, les proportions qu'elle avait quand on la regardait à distance. Mais cette impression est illusoire. La chose est la même, considérée dans sa représentation typique et dans sa pratique familière.

Beaucoup de gens trembleraient si les crimes de leurs foyers domestiques leur étaient montrés de loin à la lueur solennelle de l'histoire. Ils ne tremblent pas parce que ces crimes se commettent étroitement, sur un petit théâtre. La petitesse de leur personne et la petitesse de leur vie diminuent à leur yeux les proportions de leur injustice. Et cependant un nain peut commettre un grand crime. Car un grand crime, ce n'est pas un crime qui a de la grandeur; c'est un crime qui attente à une grande chose. Le crime ne possède la grandeur qu'à l'état négatif. Le mal est une privation.

Or l'avarice, dans ses manifestations familières et domestiques, attente à ce qu'il y a de plus grand. Elle attente à l'adoration. Le Sinaï n'est jamais loin de nous. La voix, qui s'est élevée parmi les éclairs, portait loin. Elle ne s'adressait pas seulement à la petite troupe qui était présenté au bas de la montagne. Les dix commandements retentissent de siècle en siècle et la vieillesse n'a pas posé sa main sur la face sans ride de Celui qui parlait à Moïse au haut du Sinaï. La Synagogue a vieilli. Mais l'Église a saisi les dix commandements et les a promenés à travers le monde. Le temps et l'espace les ramènent vers Celui qui les leur a donnés, et leur force paraîtra dans la vallée de Josaphat.

Le culte des idoles reste ce qu'il était, plus affreux même depuis dix-huit cents ans, et l'usage n'atténue pas les horreurs de l'adoration donnée au Veau d'or.

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