L'Encyclopédie sur la mort


Simard Marcel

Sociologue et cinéaste, Marcel Simard, né en 1945, est décédé par suicide le 8 mars 2010. Il est le réalisateur de Il était une fois... Le Québec rouge et le fondateur des Productions Virage, en 1985, une des principales maisons de production au Canada de films documentaires d'auteurs. Scénariste et réalisateur et producteur, il a donné des films comme Le grand monde, Les mots perdus et Love-moi. il a été associé, à titre de producteur, à plus d'une vingtaine de films, notamment Jacques et novembre de François Bouvier et Jean Beaudry, La vie a du charme de Jean-Philippe Duval, Des marelles et des petites filles... de Marquise Lepage, Cher Père Noël de Martin Duckworth, Un théâtre dans la cité : le TNM de Jean-Claude Labrecque et Yves Desgagnés. Il est cofondateur de la Réplique, un projet de recherche-action sur une démarche d'insertion sociale à travers la participation au processus de création de vidéos. La Réplique est d'ailleurs l'objet de son prochain long métrage.

Dans un article «Je suis en deuil... et en colère!» paru dans Le Devoir, 10 mars 2010, Marquise Lepage, réalisatrice, admirait «ce mélange merveilleux d'audace, d'humanisme et de créativité faisait de Marcel Simard une personne à la fois lumineuse et d'une grande humilité. Si ces formidables qualités lui ont valu la sympathie de nombreuses personnes, elles lui ont aussi parfois coûté très cher.» Elle nous révèle que le cinéaste «avait mis tout l'argent de la vente de sa maison (de la rue Champagneur) dans sa compagnie Virage l'an dernier et quelques jours avant sa mort, il avait réussi à rembourser de peine et de misère — par honneur et par solidarité — tous les individus (directeurs photo, cinéastes, attachés de presse, etc.) créanciers.»

La réalisatrice et amie se dit «en colère de constater que les créateurs et les créatrices» du Québec, «sont de plus en plus les otages des diktats de la grille horaire des télédiffuseurs, des cotes d'écoute et du potentiel commercial des oeuvres.» Elle se dit «en colère que l'on ferme les yeux sur les drames humains qui se cachent derrière des politiques injustes et injustifiables.» Et elle ajoute: «Oui, mon ami Marcel mettait du coeur dans tout ce qu'il entreprenait. Ses récents ennuis financiers, exacerbés par sa fragilité et sa sensibilité à fleur de peau, lui ont fait perdre le sommeil, puis la santé et finalement la vie! Quel gâchis! »

Il laisse dans le deuil sa femme Monique Simard, directrice du programme français de l'Office national du film.
Date de création:-1-11-30 | Date de modification:-1-11-30