À Rome, d'Auguste à Théodore, sur 65 empereurs reconnus, 27 ont souhaité se tuer ou ont entrepris de le faire et parfois ont accompli ce geste effectivement.
«Ces morts, ces tentatives et ces souhaits qu'ils aient été réels ou imaginaires, épousent et reflètent le mouvement général de l'évolution de la mort volontaire à Rome. [...] Quand la mort rôde au sommet de la société romaine, sous les Julio-Claudiens, on voit le reste du corps social en particulier ses élites, en accord avec la tradition romaine, et avec l'exemple du prince, envisager de se tuer et passer à l'acte. Quand la mort volontaire n'est plus à l'honneur dans la société, elle ne se rencontre plus chez les princes. Ou plutôt, l'auteur qui rapporte ce type de mort prête alors aux princes une attitude essentiellement négative et des comportements qu'ils n'ont pas toujours manifestés. Et quand la mort volontaire est totalement rejetée et regardée comme un péché, seuls les empereurs qui ont la réputation d'être des persécuteurs de chrétiens présentent une propension à se tuer, à s'éliminer eux-mêmes et à faire ainsi acte de justice. En tout état de cause, la mort volontaire fascine encore ceux qui racontent l'histoire des empereurs. C'est là tout ce qui reste de l'héritage républicain.»