L'Encyclopédie sur la mort


Roh Moo-Hyun

roh moo - HyunL'ancien président sud-coréen Roh Moo-Hyun, visé par une enquête pour corruption, est décédé le samedi 23 mai 2009. Qualifiant le suicide de Roh d' « incident triste et tragique », le président Lee Myung-Bak a demandé à son gouvernement de préparer ses funérailles « avec le respect et conformément au protocole prévu pour un ancien président ».

Chef d'État de 2003 à 2008, M. Roh a sauté d'une falaise près du village de Bongha où il avait pris sa retraite, sur la côte sud-est du pays. Il a laissé un message d'adieu* dans lequel il demande à ses proches : «ne soyez pas tristes, la mort et la vie ne sont-elles pas la même chose ?» et «d'incinérer son corps» et d' «ériger une petite pierre tombale pour lui dans le village». Grièvement blessé à la tête, il est décédé pendant son transfert vers l'hôpital de Busan.

L'ex-président était au centre d'une enquête sur le versement d'un million de dollars à son épouse par un riche fabricant de chaussures et le paiement par ce dernier de cinq millions de dollars au mari d'une de ses nièces. Dans son message, il a avoue : «cela a été très dur», « j'ai causé tellement de problèmes à beaucoup de gens ». Roh, élu en partie sur un programme anti-corruption, s'était excusé publiquement pour l'implication de sa famille dans cette affaire, mais avait rejeté toute malversation personnelle. Il est le troisième président sud-coréen à être convoqué par le Parquet, après Chun Doo-Hwan et Roh Tae-Woo, tous deux condamnés à mort en 1995, avant d'être graciés en 1997, pour avoir reçu des pots-de-vin et pour incitation à la révolte.

L'ex-président Roh, artisan d'une période de dégel avec le régime communiste de Corée du Nord, était un self-made-man devenu avocat en 1975 grâce à des cours du soir, avant de s'ériger en défenseur des victimes de la dictature au début des années 1980.

Militant pro-démocratique, il avait fait un bref séjour en prison en 1987, pour incitation à la grève, avant de se tourner vers la politique. Elu député en 1988, il s'était illustré dans la lutte contre la corruption et les poursuites des dirigeants de l'ancien régime militaire. Mais peu après son élection en 2002, ce dirigeant de centre gauche s'était heurté à l'opposition conservatrice majoritaire au Parlement. Dans les dernières années de son mandat présidentiel, son crédit s'était effrité, sapé par plusieurs scandales.

 

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-16