L'Encyclopédie sur la mort


Platon

Remacle. bloodwolfPhilosophe grec, considéré comme un des premiers grands philosophes de la culture occidentale. C’est dans Phédon, 62b, qu’il fait dire à son maître Socrate* dans un dialogue avec Cébès: «La doctrine qu’on enseigne en secret [orphisme] sur cette matière [suicide], que nous autres hommes nous sommes comme dans un poste, d’où l’on n’a pas le droit de s’échapper ni de s’enfuir, me paraît trop relevée et difficile à élucider; mais on y trouve au moins une chose qui est bien dite, c’est que ce sont des dieux qui s’occupent de nous et que, nous autres, hommes, nous sommes un des biens qui appartiennent aux dieux. […] Toi-même, si l’un des êtres qui sont à toi se tuait lui-même, sans que tu lui eusses notifié que tu voulais qu’il mourût, ne lui en voudrais-tu pas, et ne le punirais-tu pas, si tu avais quelque moyen de le faire? Si l’on se place à ce point de vue, peut-être n’est-il pas déraisonnable de dire qu’il ne faut pas se tuer avant que Dieu nous en impose la nécessité, comme il le fait aujourd’hui pour moi» (Phédon, Paris, Garnier-Flammarion, 1965, p. 99-110). Par la bouche de Socrate, Platon se sert de l’analogie de l’appartenance de l’esclave à son maître pour montrer la relation des humains avec Dieu et pour condamner le suicide. En tant que prisonnier de Dieu, l’être humain ne peut s’évader de ce monde avant d’avoir servi toute sa sentence. Si la connaissance de toute chose ne peut être atteinte que par la mort (Phédon, 66e), il convient à l’homme de désirer se libérer de son corps. Or, il ne peut le faire, car il doit contribuer au bien-être de la société. Les seules exceptions que Platon concède sont une disgrâce, une calamité extrême, le cas où l’on s’enlève la vie par ordre de l’État et celui où on souffre d’un mal moral indépassable qui pousse, par exemple, à la déprédation des temples (Lois, ix, 854b-c).

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-15

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