L'Encyclopédie sur la mort


Novalis

NovalisÀ la fin de sa brève vie (1771-1801), Frierich von Hardenberg, pseudonyme Novalis (un terrain en friche), publie en 1800 les Hymnes à la nuit dans la revue Athenæum éditée par les frères Schlegel. Dans ses Hymnes, Novalis chante «une Nuit éternelle et mystique située hors du temps», poème inspiré par une expérience personnelle de deuil*. Le poète s'est épris d'une jeune enfant de 13 ans Sophie von Kühn, décédée dans sa quinzième année en 1797. Il découvre en cette période Les Nuits* de l'Anglais Edward Young*, le Roméo et Juliette de Shakespeare* et plusieurs ouvrages sur la philosophie de la Nature du philosophe allemand Friedrich Schelling (1775-1854). *

«Les Hymnes à la nuit entonnent un chant de deuil ébloui par l'Amour où se rencontrent les figures du Christ, de la Vierge et de la Bien-Aimée. La tombe sinistre, que le regard du poète amoureux, en proie à une vision extatique, réduit en poussière (chant III), évoque le tombeau du Christ, au moment de sa résurrection.» (Olivier Schefer, «Hymnes à la nuit de Novalis» dans Le Point. Références. Les textes fondamentaux, «Romantisme», juillet-août 2010, p. 30)

Le chant V, «Désir de la Mort» chante la Mort comme le retour du fils, exilé en terre étrangère, à la maison du Père, «notre chez-nous» éternel*. La nuit désigne la mort, le sommeil et ses rêves et le cosmos et ses étoiles.

Descendre enfin dans le sein de la terre,
Laisser ces règnes de lumière!
Le choc et l'élan des souffrances
Sont des signes de gaie partance.
- L'esquif étroit nous fait un prompt voyage
Pour aborder bientôt au céleste rivage.

Louange et gloire à la Nuit éternelle!
Louange à l'éternel sommeil!
Le jour nous a saturés de chaleur
Et tout flétris, cette longue douleur.
- Nous n'avons plus goût de terres étrangère:
Nous voulons retourner chez nous, chez notre Père.

© Éric Volant

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-06-29

Notes