L'Encyclopédie sur la mort


Le Guen Véronique

Le Guen VéroniqueLe 18 janvier 1990, quatorze mois après sa sortie du gouffre de Valat-Nègre en Aveyron près de Millau en France, elle succombait à une overdose de barbituriques. Elle a laissé à son époux Francis Le Guen un court message l'encourageant à « continuer » ses expéditions. Cette jeune spéléologue de trente-trois ans avait séjourné cent onze jours « hors du temps » à quatre-vingt deux mètres sous terre pour une expérience en chronobiologie dirigée par Michel Siffre avec le concours du CNES et d'autres organismes médicaux. Sa réclusion volontaire servait à l’étude des rythmes biologiques fondamentaux du corps humain en l’absence des stimulis du soleil et de la vie sociale. En 1983, plongeuse reconnue, elle avait participé avec Francis et trois autres compagnons à une plongée souterraine dans un siphon géant profondément enfoui sous le désert de Nullarbor dans la grotte de Coclebiddy en Australie. En 1989, ellle avait publié aux éditions Arthaud un livre Seule au fond du Gouffre. Son suicide met en question la pertinence des expériences scientifiques qui ont pour premier but le développement du savoir sans tenir compte des risques pour la santé mentale de la personne qui accepte librement de servir de cobaye.

Le document rédigé par Cécile Morlec et intitulé Étude sur les femmes en spéléologie, Midi-Pyrénées, 2004 , a pour objectif de promouvoir la participation des femmes à la spéléologie. L'auteur y établit un parallèle entre les exploits sportifs des femmes et ceux des hommes. La prise de risque chez les femmes est moins importante que chez les hommes. Elles manifestent moins d' attrait pour la compétition que pour l'atmosphère de convivialité qui règne dans le groupe. Dans la performance sportive proprement dite, elles ont tendance à être dépendantes des hommes qui sont souvent leurs conjoints. Tout le document est concentré sur la mise en condition physique et mentale des femmes, sur les assurances ou la garde des enfants ainsi que sur l'aide apportée au cours de la performance. Cependant, aucune attention est portée sur un accompagnement psychologique ou psychothérapeutique après l'épreuve de nature extrême. D’après le docteur Frédéric Grunberg, interviewé par Carole Thibaudeau (La Presse, 22 avril 1990, p. B3), il aurait fallu assurer un suivi psychologique à long terme après l’expérience. Pourtant, selon Véronique elle-même, «il y a des revers très difficiles à vivre quand on revient sur terre. C’est une alternance de hauts et de bas. Néanmoins, c’est une expérience à vivre. C’est une expérience que l’on met dix ans à digérer totalement.»
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Véronique Le Guen, Seule au fond du gouffre (extrait)

« Il s'agit ici d'une interrogation qui ne cesse de me poursuivre depuis un certain temps, et que je pourrais résumer (sommairement) de la façon suivante : "privé de tout stimulus, l'esprit humain est-il voué à sombrer dans la folie" »

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-10