L'Encyclopédie sur la mort


Jocaste

L'histoire d'Oedipe*, fils de Laïos et de sa femme Jocaste est le thème de nombreuses tragédies antiques parmi lesquelles "La Thébaïde" de Sophocle ("Oedipe roi", "Oedipe à Colonne" et "Antigone"), "Les Sept contre Thèbes" d'Eschyle et "Les Phéniciennes" d'Euripide. Homère rapporte que Jocaste, ayant épousé son fils involontairement, se rendra compte de son crime. et ira se pendre. D'après Sophocle et Euripide, Jocaste, mère et épouse d’Œdipe, dont elle a deux fils, Étéocle et Polynice, et deux filles, dont Antigone*, elle se suicide par la corde à la découverte de l’inceste ou par le glaive à la mort de ses fils (Sophocle, Œdipe roi; Euripide, Les Phéniciennes; N. Loraux, Façons tragiques de tuer une femme, p. 19). Voltaire* écrit une tragédie, œuvre de jeunesse, intitulée Œdipe (1718). Le héros «découvre successivement qu’il est le meurtrier de Laïos, son père, et que l’inceste l’unit à sa propre mère Jocaste. Criminels malgré eux, Œdipe* et Jocaste accusent les dieux implacables, auxquels Jocaste en mourant oppose la volonté libre de l’homme» (H. Mitterand, Dictionnaire des grandes œuvres de la littérature française, p. 455). Charles Chayne a composé une oeuvre lyrique Jocaste, 1991-1992.


VOLTAIRE, OEDIPE ROI (EXTRAIT)
Jocaste
ô mon fils ! Hélas ! Dirai-je mon époux ?
ô des noms les plus chers assemblage effroyable !
Il est donc mort ?

Le Grand-Prêtre
Il vit, et le sort qui l' accable
des morts et des vivants semble le séparer :
il s'est privé du jour avant que d' expirer.
Je l'ai vu dans ses yeux enfoncer cette épée
qui du sang de son père avait été trempée ;
il a rempli son sort ; et ce moment fatal
du salut des thébains est le premier signal.
Tel est l' ordre du ciel, dont la fureur se lasse ;
comme il veut, aux mortels il fait justice ou grâce ;
ses traits sont épuisés sur ce malheureux fils.
Vivez, il vous pardonne.

Jocaste se frappant

Et moi, je me punis.
Par un pouvoir affreux réservée à l' inceste,
la mort est le seul bien, le seul dieu qui me reste.
Laïus, reçois mon sang, je te suis chez les morts :
j'ai vécu vertueuse, et je meurs sans remords.

Le Chœur
ô malheureuse reine ! ô destin que j'abhorre !

Jocaste

Ne plaignez que mon fils, puisqu'il respire encore.

Prêtres, et vous thébains, qui fûtes mes sujets,
honorez mon bûcher, et songez à jamais
qu'au milieu des horreurs du destin qui m'opprime,
j' ai fait rougir les dieux qui m'ont forcée au crime.
(Acte V, scène 6)


Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-18

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