L'Encyclopédie sur la mort


Hyde Robin

Iris Guiver Wilkinson, mieux connue sous son nom de poète et écrivain Robin Hyde, est née le 19 janvier 1906 à Kaapstad (Le Cap ou Cape Town) en Afrique du sud. Elle fut la deuxième fille d'Edith Ellinor (Nelly) Butler, une infirmière australienne et de George Edward Wilkinson, britannique employé aux Postes et télégraphes. À l'âge d'un mois, Iris immigra avec sa famille en Nouvelle Zélande. L'histoire de sa jeunesse est racontée dans son roman autobiographique The godwits fly (Les barges volent) et dans une séquence de poèmes dans le recueil Houses by the sea (Maisons près de la mer). Dès 1918, elle poursuit ses études au Wellington Girls' College. Plusieurs de ses poèmes et de ses récits parurent dans le magasine du collège entre 1919 et 1922.

À l'âge 18 ans, Iris passe quelques mois à l'hôpital pour une opération aux genoux et en sort paralysée pour la vie. Elle retourne à son poste au Dominion ou gouvernement de la Nouvelle Zélande et, durant les élections de 1925, elle écrit sous le nom de plume Novitia « Peeps at Parliament » (Coups d'oeil sur le parlement). Durant un traitement de ses genoux à Rotorua, elle tombe enceinte. En avril 1926, elle quitte son poste au gouvernement et se rend à Sydney où elle donne naissance à un fils qui meurt. Elle lui donne le nom de Robin Hyde, nom qu'elle lui empruntera désormais comme pseudonyme dans ses oeuvres . En 1927, elle souffre d'une dépression* et séjourne au Queen Mary Hospital à Hanner Springs.

En 1928, de retour à Wellington, Iris, alias Robin, est engagée comme assistante d'Esther Glen au Christchurch Sun pour la page féminine et en mars 1929 au Wanganui Chronicle. Son premier recueil de poésie The desolate star (L'étoile désolée) fut publié en 1929. Enceinte, elle refuse l'avortement que lui suggère le présumé père, un journaliste marié. Son fils Derek (Derry) Challis, né en octobre 1930, fut confié à une clinique avant d'être élevé par une famille à Auckland. À cause de cet incident, elle perd son poste à Wanganui, mais parvient à en trouver un autre au New Zealand Observer à Auckland où des pages sur la misère économique des femmes contrastent avec celles consacrées aux mondanités. Durant cette période, elle rencontre Douglas Stark, un ancien hôte d'une maison de correction, héros de guerre et travailleur humanitaire qui inspirera à Robin Hyde le personnage de Starkie dans Passport to hell and Nor the years condemn.

Les échéances professionnelles, les besoins de son fils Derek, l'usage de la morphine exercent sur Robin Hyde une trop forte pression. Elle tente de se noyer et, recueillie par la police, elle languit pendant six semaines dans une section souterraine du Auckland Hospital avant d'être logée dans le Grey Lodge du Auckland Mental Hospital où elle entourée par des professionnels compétents qui l'encouragent à reprendre ses activités littéraires. Elle rédige un rapport sérieux et important sur les journaux et journalistes de la Nouvelle Zélande. Elle commence des recherches dans la Bibliothèque publique d'Auckland en lien avec l'écriture d'un roman historique sur Baron de Thierry. Durant ses quatre années à Grey Lodge, elle achève Journalese (1934), trois romans Check to your king (1936), Passport to hell (1936) et Wednesdays's children (1937) ainsi que deux recueils de poèmes : The conquerors (1935) et Persephone in winter (1937). Autant dans son oeuvre poétique que dans ses oeuvres de fiction, Robin Hyde se tourne vers l'histoire des Maori, les populations polynésiennes de la Nouvelle Zélande, et des Pakehas, les Néo-Zélandais d'origine anglo-saxonne ou européenne afin de créer une voix néo-zélandaise « distincte ».

Au début de 1937, Robin Hyde s'enfuit de Grey Lodge et se lance dans une existence de « pain et de beurre, de thé et d'ouvre-boîtes » dans les Waitakeres au bord de la mer à Whangaroa et Milford. Elle y travaille à un manuscrit qui sera édité par son fils Derek en 1984 sous le titre A home in this world. Elle essaie de connaître davantage les Maori et adresse des lettres passionnées à l'Observer et à John A. Lee au sujet de l'expulsion planifiée des Maoris de leur pays à Orakei (Bastion Point). Dans Tomorrow et Woman To-day, elle se révèle de plus en plus féministe et socialiste. En janvier 1938, elle débarque à Hong-Kong, visite ShangaI et Canton et obtient une passe pour le front, signée par Chiang Kai-shek. Après les bombardements et la capture de Hsuchow, elle a été attaquée par des soldats japonais et soignée par un médecin japonais. De retour à Hong-Kong, hospitalisée pour une infection de la peau, elle réussit à organiser une entrevue avec Soong Ch'ing-ling, épouse de Sun Yat-sen, président de la République de la Chine. En septembre 1938, elle atteint l'Angleterre par bateau. Sans le sou, elle s'engage dans le China Campaign Commitee, le Left Book Club et le Suffragette Fellowship. Elle termine l'écriture de Dragon rampant.

Souffrant de dépression, dysenterie et anémie, elle se meut d'un hôpital à l'autre, entourée cependant de plusieurs amis. Le 23 août 1939, dans l'imminence de la guerre mondiale, Bill Jordan, le haut-commissaire de la Nouvelle Zélande au Royaume Unie, venant confirmer à Robin Hyde les arrangements de son retour en son pays, ne peut que constater son décès à la chambre du grenier qu'elle habitait à Kensington. Selon le rapport du coroner, elle s'était empoisonnée par la benzedrine. Elle fut inhumée au cimetière de Kensington, Gunnersbury.

« As one who had suffered personal loss, illness and poverty » Robin Hyde « identified with the dispossessed, and in a hostile world longed for community and reintegration » (Ayant souffert le deuil, la maladie et la pauvreté, Robin Hyde s'identifia aux dépossédés et, dans un monde hostile, elle aspirait à la communauté et à la réintégration).


Running Water

I sit beside a little shadowy stream,
And try to tell in words my thoughts of you.

It is in vain.
The running waters quiver, beckon, gleam,
The running water glitters through my brain,
Dragon-fly blue.
The irises are sweet with half-forgotten rain.
Their dark heads bend beneath their diadems of dew,
One petal falls, and, like a little boat,
Clings drowning where the yellow rushes float.
The waters with soft fingers draw it down.
So, one by one, my petal fancies drown,
And all my unborn words
Fall and flutter and sink, like wounded birds.
Cool waters close above them. Silver-grey,
The running waters hurry them away.

 

 

 

 


Source

Nous avons résumé l'article anonyme, paru en anglais et intitulé « Robin Hyde, Poet, novelist, journalist ».
http://oldpoetry.com/oauthor/show/robin_hyde

IMAGE
Photo de Robin Hyde
Spencer Digbey, 1936.

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-11