Président, puis roi d’Haïti*. Faisant face à un mouvement insurrectionnel dirigé ou commandité par certains de ses généraux, Christophe résolut de se suicider dans la nuit du 8 octobre 1820. Né esclave à Grenade, alors colonie britannique, Christophe est amené à Saint-Domingue et obtient sa liberté. Il participe à la bataille de Savannah pendant la guerre d’indépendance américaine. Il se distingue pendant la révolte de 1791et atteint le rang de général en 1802. Il se joint à la révolte des forces armées de Saint-Domingue, menée par Jean-Jacques Dessalines, en 1802, qui achève l’indépendance d’Haïti le premier janvier 1804. En 1806, Christophe fait partie du coup d’État contre Dessalines, qui s’est autoproclamé empereur Jacques I. Élu président d’Haïti, il rompt avec son partenaire principal au sein de cette conjuration, le mulâtre Alexandre Pétion, qui établit un gouvernement rival à Port républicain. Christophe gouverne la partie nord de l’actuelle république d’Haïti, d’abord comme président de l’État d’Haïti, puis comme le roi Henri I. Il construit au cours de son règne des palais et des monuments dont les plus importants sont la citadelle la Ferrière et le palais Sans Souci. Il s’allie aux Anglais, dont il reste un admirateur confirmé, et crée une noblesse parmi les membres de son armée et ses proches collaborateurs. En dépit de ses efforts à promouvoir l’éducation et à codifier les lois (le «code Henri»), Henri est un monarque peu populaire et s on royaume est constamment en conflit avec le Sud républicain. Vers la fin de son règne, l’opinion publique se tourne décisivement contre lui à cause du «caporalisme agraire» avec lequel il promeut le développement économique de l’île. Henri se suicida en 1820 en se tirant une balle en argent dans le cœur, pendant une messe dans une église qu’il avait fait bâtir. Son fils adolescent fut pendu par les insurgés, tandis que sa femme et sa famille s’exilent en Italie («HenriChristophe»,).
IMAGE
haitiautrement.com