En 54 av. J.-C. en Gaule, aurait lieu le suicide mutuel des soldats de Corta et Sabinus, cernés par le Gaulois Ambiorix pendant la nuit dans leur camp ( César, Guerre des Gaules, 5, 37, 4-6).
Rappel historique
Ambiorix fut le chef de la tribu belge des Éburons, établis dans le région de Tongres (à l’époque Atuatuca Tungrorum) dans les Ardennes et en Campine. «Ambiorix» signifie double roi (roi des Éburons et des Atuatuques, fait attesté par César). Le nom est d’origine gauloise. Les Éburons étant d’expression germanique mais pratiquant la culture celtique, avaient probablement aussi repris quelques titres gaulois. Ils infligèrent une cinglante défaite aux légions romaines en 54 avant J.-C. peut-être dans la vallée du Geer.
« Grâce à un stratagème, Ambiorix entraîna la XIVe légion romaine de Cotta et Sabinus dans un guet-àpens et l’anéantissait. Puis il marcha sur le camp de Quintus Cicéron, le neveu du célèbre homme d’État du même nom. Les troupes romaines furent assiégées. César réussit à intervenir juste à temps pour délivrer ses troupes. La moitié de la légion était déjà exterminée. Ambiorix parvint à s’enfuir et se réfugia chez les Germains, mais les légions de César se livrèrent à des représailles si importantes (les habitants sont déportés, vendus comme butin de guerre) que le peuple des Éburons disparaît de l’Histoire officielle. Il se peut que les Éburons s’appelaient eux-mêmes Tungri (ceux qui parlent notre langue. Site: Histoire du monde, « Ambiorix »:
http://www.histoiredumonde.net/article.php3?id_article=1536
Récit du suicide collectif par Jules César
«(1) Sabinus ordonne aux tribuns des soldats et aux centurions des premiers rangs qu'il avait alors autour de lui, de le suivre. Arrivé près d'Ambiorix, il en reçoit l'ordre de mettre bas les armes ; il obéit, et ordonne aux siens de déposer les leurs. (2) Pendant qu'ils discutent les conditions dans un entretien qu'Ambiorix prolonge à dessein, Sabinus est peu à peu enveloppé, et mis à mort. (3) Alors les Barbares, poussant leurs cris de victoire, se précipitent sur nos troupes et les mettent en désordre. (4) Là fut tué les armes à la main L. Cotta, avec la plus grande partie des soldats romains. Le reste se retira dans le camp d'où l'on était sorti. (5) Un d'entre eux, L. Pétrosidius, porte-aigle, pressé par une multitude d'ennemis, jeta l'aigle dans les retranchements et périt devant le camp, en combattant avec le plus grand courage. (6) Les autres y soutinrent avec peine un siège jusqu'à la nuit, et, cette nuit même, dans leur désespoir, ils se tuèrent tous jusqu'au dernier. (7) Quelques-uns, échappés du combat, gagnèrent, par des chemins détournés à travers les forêts, les quartiers du lieutenant T. Labiénus, et l'instruisirent de ce désastre.
Site de L'antiquité grecque et latine et du moyen âge (ucl): Jules César, Guerre des Gaules
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/CAES/BGV.html#5-37
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Monument d'Ambiorix à Tongres,Province du Limbourg, Belgique.