MARSEILLE
Le jeudi 14 août, 2008, l'équipe municipale a présenté à la presse les découvertes des fouilles réalisées depuis 2003 sur le site de la rue Maraval, derrière la Joliette.
Les archéologues y ont trouvé une mémoria exceptionnelle du Ve siècle, composée de 228 sarcophages dont une cinquantaine d'amphores funéraires pour enfants. De ces sépultures, disposées au centre d'une église, deux sarcophages recouverts de plomb étaient dotés d'un dispositif de production d'huile sainte. Il reste à découvrir l'identité des deux personnages ainsi vénérés.
Le maire de Marseille, très intéressé par ces fouilles, a tenu à préciser le caractère exceptionnel de cette découverte et espère que le public y pourra prochainement avoir accès. Le site de l'ancienne citerne d'eau de la place des Moulins, au coeur du Panier pourrait accueillir et présenter ces fouilles au grand public.
SOURCES
Jean-Baptiste Fontana, «Les fouilles de la rue Maraval à Marseille révèlent leurs secrets»
www.frequence-sud.fr/selection/aix.php
«Marseille: une découverte archéologique majeure», La Provence, le 15 août 2008.
«Marseille valorise sa nécropole paléochrétienne», La Croix, le 18 août 2008.
SAHARA
Des archéologues américains ont découvert, par hasard, le plus grand cimetière connu de l'âge de pierre au Sahara qui apporte un éclairage sans précédent sur la vie de ce désert durant sa période humide.
Baptisé Gobero, ce site archéologique qui remonte à 10.000 ans, se situe dans le désert de Ténéré, dans la partie centrale du Sahara, au Niger. Il contient des squelettes humains et d'animaux dont de très gros poissons de lac et des crocodiles de grande taille.
Situé près des rives d'un ancien lac, le site était immaculé et n'avait jamais sans doute été visité, a expliqué Paul Sereno, paléontologue de l'Université de Chicago (Illinois, nord), qui a fait la découverte avec une équipe de chercheurs, en quête de fossiles de dinosaures dont la région est riche.
«Partout où l'on regardait, il y avait des ossements appartenant à des animaux qui ne vivent pas dans le désert et j'ai alors réalisé que nous étions remontés dans le temps à l'époque du Sahara vert et humide», a-t-il commenté dans un communiqué.
Les chercheurs ont aussi pu voir des dizaines d'ossements humains fossilisés à la surface du désert mis au jour par le vent chaud du Sahara, comme une mâchoire dotée de quasiment toutes ses dents et le squelette d'une petite main sortant du sable avec les os des doigts intacts.
Outre des ossements humains et d'animaux, les scientifiques ont trouvé des pointes de harpon, des outils de pierre, des fragments de poterie et de petits objets décoratifs.
Au total, quelque 200 sépultures ont été mises au jour au cours de deux saisons de fouilles financées en partie par la Fondation américaine du National Geographic qui publie le célèbre mensuel du même nom.
Les analyses effectuées sur des dents et ossements au radio-carbone, par le bio-archéologue Chris Stojanowski, de l'Université d'Arizona (sud-ouest), ont permis d'obtenir près de 80 datations, révélant que ces tombes contiennent des membres de deux populations biologiquement distinctes ayant vécu à plus d'un millénaire d'écart.
La plus ancienne, les Kiffians, qui pouvaient mesurer jusqu'à 1,80 m, étaient des chasseurs qui ont colonisé cette région du Sahara durant sa période la plus humide il y a de 10.000 à 8.000 ans. Des indices de leur activité comme de longues perches munies de harpon ont été retrouvés. L'autre population, les Ténéréens, a occupé le site entre 7.000 et 4.500 ans, ce qui correspond à la dernière partie de la période humide du Sahara. De plus petite taille, ils semblaient avoir des activités plus diverses comme la pêche, la chasse et l'élevage.
Dans leurs tombes ont souvent été découvert des bijoux. Les corps retrouvés étaient disposés selon des rites particuliers comme le squelette d'une petite femme reposant sur le côté et faisant face à deux squelettes de deux très jeunes enfants qu'elle tenait enlacés.
(«Découverte du plus grand site archéologique de l'âge de pierre», , le 14 août 2008 et «Découverte archéologique au Sahara», L'Humanité, le15 août 2008).