L'Encyclopédie sur la mort


De drôles de bêtes. Essai sur la mort

Pierre Bertrand et Martin Thibault, De drôles de bêtes. Essai sur la mort, Éditions Trois-Pistoles, 2011, 161 pages.

Incipit

Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'écris d'instinct. Je ne sais jamais à l'avance ce que je vais jeter à l'écran de mon ordi. J'aime aussi d'instinct. Je ne sais jamais à l'avance comment je vais aimer. Ça dépend de la femme que j'ai dans les bras, ça dépend du moment, ça dépend de moi à cette occasion et du monde dans lequel on se démène alors. Mais ce qui est sûr : Marianne n'est plus là. [...] Marianne est disparu de ma vie comme si la mort l'avait emporté. Je reste seul, les bras pendants, le regard triste et court, à entendre malgré tous les battements de mon coeur dans mes tempes. La dernière fois qu'on s'est vus, elle m'a affirmé qu'elle m'aimait. Et je lui ai répondu que je l'aimais. On s'est dit chacun à son tour, debout dans mon salon, juste avant de s'étreindre une dernière fois et en pleurant à nombreuses et chaudes larmes : « Tu vas me manquer! » (Martin Thibault).

Extrait

Pour en revenir à la vie que nous partageons avec les animaux, comprenons que si nous avons tant besoin de la mort des autres notre propre mort est également inévitable. Je repense à la truite mouchetée agonisant au fond de la chaloupe. La mort est peut-être d'autant plus absurde qu'elle prend le masque de la vie. Alors que la truite s'élance vers sa proie, poussée par le besoin et le désir, elle est prise au piège. Sa pulsion de vie la tue! La mort se cache derrière le désir et le plaisir. C'est dire combien la mort, tout en étant contraire à la vie, lui est intimement mêlée. La mort surgit d'où on ne l'attend pas. Elle peut surgir de notre propre avidité, de notre inconscience, d'accidents nombreux et divers.. Notre destin n'est pas si différent de celui des animaux. (Pierre Bertrand)

Quatrième page de la couverture

[...] Dans De drôles de bêtes s'expriment toute la sensibilité du poète et romancier Martin Thibault ainsi que toute la délicatesse et la profondeur du philosophe Pierre Bertrand. Qui sont ces « drôles de bêtes » sinon nous-mêmes aux prises avec cette inconnue qui chemine avec nous depuis la naissance,

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-15