Homme politique français, né le 23 décembre 1925 à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime) et décédé le 1 mai 1993 à Nevers (Nièvre). Socialiste, premier ministre de la France et maire de Nevers, il s’est donné la mort par arme à feu* dans un boisé aux confins de sa propre ville. Dans un célèbre discours, lors des funérailles, François Mitterrand, alors président de la République, reprocha aux médias* d’avoir «livré aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie». Ce dérapage médiatique a profondément affecté Bérégovoy, soupçonné par la justice de confusion entre son patrimoine personnel et les intérêts de l’État. L’homme politique aurait également souffert d’un complexe d’infériorité à cause de ses origines modestes et étrangères. Il aurait recherché obstinément et en vain la reconnaissance de ses pairs en politique. Il est mort sans laisser ni lettre d’adieu* ni note pour expliquer les raisons de son geste. Son acte peut être interprété comme une fuite* afin d’échapper à la honte* associée à une éventuelle mise en accusation formelle ou à une condamnation. Pour sauver son honneur ou en signe de deuil* d’une réputation déjà affectée par les «affaires», il a dirigé son arme contre lui. Il s’est effacé dans le silence de la solitude sans ne plus laisser de traces.
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