Engagé en 1757 dans le régiment des Carabiniers, Beaurepaire est élu commandant du premier bataillon des Volontaires du Maine-et-Loire, dont Louis Lemoine, ancien sous-officier d’infanterie, est le commandant en second. Celui-ci nous a laissé une relation tardive et fort contestée de la mort de Beaurepaire. On peut pourtant affirmer avec certitude que, en septembre 1792, le bataillon des Volontaires a été encerclé dans Verdun par les Prussiens, sans espoir de tenir bien longtemps. Les habitants de la ville, ébranlés par les bombardements et peut-être influencés par des comploteurs, souhaitent la reddition, mais que Beaurepaire rejette avec toute l’énergie de ses cinquante ans. Ces circonstances tumultueuses rendent plausible la thèse de son suicide retenue par le philosophe français Marcel Conche, qui écrit: « Lorsqu’il défendait Verdun, voyant la forteresse réduite à capituler, [Beaurepaire] se fit sauter la cervelle devant bourgeois et officiers plutôt que d’être celui qui rendrait la ville, on ne manque pas de le comparer aux héros de l’Antiquité » (Le fondement de la morale, Paris, PUF, «Perspectives critiques», 1993, p. 104).