L'Encyclopédie sur la mort


Arguedas José Maria

arguedasNé à Andahuaylas (Pérou), le 18 janvier 1911, José María Arguedas se donne la mort, le 28 novembre 1969, affecté profondément par la crise sociale que subit son pays depuis 1968. Écrivain, anthropologue et ethnologue péruvien, il est l'une des figures majeures de la littérature latino-américaine du XXe siècle. Promoteur d'un métissage des cultures andine d'origine quechua et urbaine d'origine européenne, il est considéré comme l'une des figures emblématiques du Pérou contemporain.

Fils naturel d’un avocat itinérant et d’une servante indienne, José María Arguedas sera victime des mauvais traitements de sa marâtre. Il prend l’habitude de se réfugier auprès de la domesticité grâce à laquelle il découvre la culture et la langue quechua qu'il laborde par le biais du folklore et de la tradition orale.

Il poursuit des études de Lettres à l'Université San Marcos de Lima, il a beaucoup de difficultés pour s'adapter à la ville sans renoncer aux traditions indigènes, ressentant tout ce peut éprouver l'Indien qui doit laisser de côté sa propre culture pour assimiler un autre rythme de vie. Ces problèmes le suivront tout au long de sa vie, au point de l'handicaper dans la lutte culturelle et politique pour la reconnaissance des indigènes. Il passe près d’un an en prison après avoir participé à une manifestation antifasciste (1937-1938).

Au cœur de l’œuvre de José María Arguedas se trouvent les romans : Yawar Fiesta, 1941 (Yawar Fiesta : La fête du sang, 2001); Diamantes y pedernales; Los ríos profundos, 1958 (Les Fleuves profonds, 1966); Todas las sangres, 1964 (Tous sangs mêlés, 1970) et un roman-journal posthume non traduit en français El zorro de arriba y el zorro de abajo, 1971. Son dernier roman restera inachevé. José María Arguedas a publié aussi des poèmes, des contes et des récits : Agua (1935) La agonía de Rasu Ñiti (1962) et Amor mundo (1967). Son expérience de la prison fournira le thème d’un roman, El sexto (1961). L'oeuvre qui exprime avec le plus de lyrisme et de profondeur le monde mythique des indigènes, avec la persistance de ses traditions magiques, est sans nul doute Los ríos Profundos où sont présentées toutes les nuances d'un Pérou en pleine phase d'intense métissage.

Ministre de la culture de son pays, il fera de la langue Quechua la langue officielle du Pérou avec l'espagnol. Vers la fin de sa vie, il devient directeur du Musée national d'Histoire de Pérou, Cependant, toujours fidèle à la tradition quechua de son enfance, il a vécu l’expérience du Pérou divisé entre monde andin indien et dominé et monde côtier hispanophone et dominant, n’étant jamais tout à fait parvenu à surmonter ce déchirement culturel, malgré sa réussite professionnelle et souffrant de dépression.

Sources

http://www.americas-fr.com/litterature/arguedas.html
http://www.babelio.com/auteur/Jose-Mara-Arguedas/145989

Publiés à L'Herne:

Diamants et silex, roman traduit par Ève-Marie Fell, raconte, sur un fond d’orchestre rural, la confrontation sociale des seigneurs avec leurs serfs indiens dans un village de la cordillère andine. Dans cet univers féodal sans pitié, une autre bataille se livre entre les puissances de la vie et celles, délétères, de la mort.

http://www.editionsdelherne.com/index.php?option=com_k2&view=itemlist&task=user&id=361

Date de création:2012-03-12 | Date de modification:2012-04-12