En 1904, les Héréros sont victimes de ce que beaucoup estiment être le premier génocide du xxe siècle, perpétré par les Allemands dans leur colonie du Sud-Ouest Africain. Après avoir vainement tenté de rallier à sa cause les chefs des tribus voisines, Samuel Maharero soulève seul son peuple contre les colons allemands. En quelques semaines les Héréros meurent par dizaines de milliers de soif et de faim dans le désert Omaheke; selon Serge Bilé, il y a environ 60 000 morts, mais la fourchette la plus courante situe ce nombre entre 25 000 et 40 000.
Le 10 janvier 1904, Maharero attaque une garnison basée à Okahandja. Disposant de six mille fusils, ils sabotent les voies de chemin de fer et incendient les fermes. Près de soixante colons allemands sont tués dans un premier temps puis encore cent vingt-trois civils allemands.
Le 2 octobre 1904, le lieutenant général Lothar Von Trotha, signa un avis d'extermination (Vernichtigungsbericht)
«Les Héréros ne sont dorénavant plus sujets allemands… Tous les Héréros doivent quitter leurs terres. S' ils n'acceptent pas, ils seront contraints par les armes. Tout Héréro aperçu à l’intérieur des frontières allemandes [namibiennes] avec ou sans arme, sera exécuté. Femmes et enfants seront reconduits hors d’ici – ou seront fusillés… Aucun prisonnier mâle ne sera pris. Ils seront fusillés. Décision prise pour le peuple Héréro.»
Signé :
le grand général du tout puissant Kaiser [Guillaume II],
Lieutenant général Lothar Von Trotha
(traduction TMF)
C’est par cet ordre que les autorités coloniales allemandes décidèrent l’extermination de tout un peuple. Nous sommes en 1904 dans le sud-ouest africain, région que l’on nomme aujourd’hui la Namibie.
Le rapport militaire donna le bilan suivant de l'exécution de cet ordre d'extermination:
«La poursuite de l'ennemi battu mit brillamment en lumière l'énergie sans ménagement du commandement allemand. Aucun effort, aucune privation ne furent trop grands pour détruire chez l'ennemi les derniers vestiges de volonté de résistance. Tel un gibier forcé, il avait été pourchassé de point d'eau en point d'eau jusqu'à ce qu'il fût finalement victime de la nature de son propre pays. La sécheresse de l'Omaheke devait achever ce que les armes allemandes avaient commencé : l'anéantissement du peuple herero».
«Le barrage du sandveld , mis en place avec une rigueur de fer, achevait l'œuvre d'anéantissement [...] le drame se joua donc sur la sombre scène du sandveld. Une fois venue la saison des pluies, la scène s'éclaircit peu à peu : lorsque nos patrouilles avancèrent jusqu'à la frontière du Bechuanaland, apparut à leurs yeux l'affreuse image d'armées mortes de soif. Le râle des moribonds, les cris de folie furieuse, s'étaient tus dans le silence sublime de l'éternité. Le châtiment avait trouvé sa fin. Les Herero avaient cessé d'être un peuple indépendant .»
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