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Antonia, aïeule de Caligula Caius Augustus Germanicus, dit Caligula (petite sandale en latin), fils de Germanicus et d'Agrippine l'Aînée. Née en 38 av. J.-C., Antonia est décédée en l'an 37 ap. J.-C. Elle est aussi l'arrière grand-mère de Néron. Du point de vue thanatographique, il nous semble justifié de citer quelques textes qui tendent à démontrer comment de multiples chagrins peuvent destiner une femme à la mort volontaire ou comment une mort violente - volontaire ou non - peut s'interpréter comme l'aboutissement ultime d' une vie de malheurs.
«Il [Caligula] refusa un entretien particulier à son aïeule Antonia, à moins que Macron, chef de sa garde, ne fût présent. Les dégoûts [taedia] et les indignités dont il l'accabla furent cause de sa mort, si toutefois il ne l'empoisonna pas, comme quelques-uns le pensent. Il ne lui rendit aucun honneur funèbre, et de sa salle à manger il regarda les flammes de son bûcher.» (Suétone,
Les douze Césars, «Caligula», 23, 4 «Ses attentats contre sa famille»)
«Lorsqu'il fut parvenu à l'empire, il fit décerner tout à la fois à son aïeule Antonia tous les honneurs que le sénat avait décernés à Livie; mais ce ne fut que par boutade, puisque dans la suite il ne tint aucun compte d'Antonia, et qu'il lui refusa une audience particulière. Ces affront la plongèrent dans un chagrin qui la fit mourir: on a dit même qu'il employa le poison, afin d'hâter les mauvais effets du chagrin. Il ne rendit aucun honneur à la défunte, et n'assista pas même à ses funérailles. Le temple d'Antonia dont Pline est le seul qui parle, devait apparemment son nom à cette princesse.» (
Dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle , tome second, Paris, Desoer, 1820, p. 146).
«Antonia, digne fille de sa mère, avait hérité des vertus d'Octavie, épouse de
Marc Antoine*; épouse fidèle et aimante, elle se retire du monde après la mort de son mari [...]. La destinée ne lui a réservé que ses rigueurs. [...] Le malheur poursuivit l'infortunée Antonia jusqu'à la fin de sa trop longue vie. Amie de Tibère, elle lui découvrit la conjuration de Séjan et l'empoisonnement de Drusus Cesar, fils unique de l'empereur; or, l'enquête démontra que c'était sa fille Livilla, maîtresse de Séjan qui avait empoisonné Drusus, et la malheureuse mère, pour la sauver d'un supplice terrible et public, dut la laisser mourir de faim dans sa maison. Elle s'attacha aux enfants de Germanicus, ses petits-fils, se chargea de leur éducation, et quand les Césars Nero et Drusus, héritiers présomptifs de l'empire, furent envoyés à Rome, elle garda auprès d'elle ses petites filles et le plus jeune de ses petit-fils, Caius; bientôt elle eut la douleur d'apprendre l'exil du César Néron, l'ainé, puis sa mort, ensuite celle du César Drusus, et enfin un jour elle trouve le jeune Caius, à peine nubile, commettant un inceste avec sa soeur Drusilla. Arrivé au principat, Caius [Caligula], pour se faire bien voir à Rome, où Antonia jouissait de l'estime générale, lui fit décerner d'abord de grands honneurs, lui donna le titre d'Augusta, le rang de Vestale, et la nomma prêtresse d'Auguste; mais bientôt, impatienté de quelques remontrances qu'elle lui avait faites, la traita de la façon la plus indigne, affecta de ne la voir que devant témoins, et l'abreuva de tant de chagrins et de dégoûts, qu'elle en mourut ou se laissa mourir de faim, à moins qu'elle n'ait été empoisonnée par son ordre. Toute la vie si longue de cette vertueuse femme ne fut qu'une suite de malheurs et de chagrins. (Paul Jacoby,
Études sur la sélection dans ses rapports avec l'hérédité, Paris, Germer Baillière et Cie, 1881, p.119).
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Antonia
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