Rebond post-pandémique pour la Lettre de L'Agora

Voilà arrivé le premier printemps libre des contraintes sanitaires imposées en conséquence de la pandémie de COVID-19. Un printemps propice au rebond, à la renaissance, au renouvellement des pensées et des sentiments, mais aussi au retour critique, au diagnostic des travers et des désordres que cette pandémie a révélés et sans doute exacerbés. Pour l’Agora, c’est également l’occasion d’une mue.

Après des années passées à emmagasiner des trésors dans son Encyclopédie, l’Agora présentera à son public des synthèses, élaborées par Jacques Dufresne. La présente lettre en livre quelques tranches, portant sur l’éducation, le caractère et la personne. Ces synthèses renvoient aux pépites de sens que contient l’Encyclopédie et se continueront dans les prochaines Lettres.

L’éducation, la langue, la transmission culturelle ont été rudement mises à l’épreuve par le confinement sanitaire et le recours tous azimuts à des technologies numériques. La présente Lettre renferme plusieurs articles qui donnent à réfléchir sur les faiblesses du système éducatif et sur les menaces, idéologiques ou pédagogiques, qui pèsent sur la langue française qui, comme le suggère Daniel Laguitton, a aussi bien mauvaise mine. En effet, enseigner la littérature est devenue une bataille, ainsi que nous le raconte dans sa nouvelle Nicolas Bourdon. Plusieurs autres textes examinent en particulier l’emprise des technologies numériques sur l’enseignement, et notamment sur la jeunesse, qui gagnerait à lire Montaigne, comme l’y encourage Georges-Rémy Fortin. Mais ne nous arrêtons pas en chemin, remontons jusqu’aux humanités gréco-romaines, qui ne sont pas si mortes qu’on dit et avec lesquelles notre système éducatif en perte de repères devrait renouer, après un abandon brutal de leur enseignement. Nous remercions vivement Me Jacques Larochelle et le président de la fondation Humanitas, Richard Lussier, d’avoir rédigé des plaidoyers en faveur des humanités dont on a sevré plusieurs générations.

De même, nous nous réjouissons d’accueillir de nouvelles plumes dans cette Lettre, l’écrivain Carl Bergeron, le philosophe Alain Deneault, ainsi que Robert Poupart et Jean Gadbois, respectivement ancien principal de l’université Bishop et ex-professeur de philosophie. D’ailleurs, le Québec ne manque guère de philosophes originaux, deux recensions nous font découvrir les récents ouvrages de Pierre-Alexandre Fradet et de Jean-Philippe Trottier. Marc Chevrier signe un compte rendu détaillé de l’ouvrage Malaise dans la langue française, où l’on voit que les débats sur la grammaire cachent de graves enjeux philosophiques et sociétaux.

La Lettre de l’Agora est une œuvre philanthropique qui vit de ses dons et des collaborations bénévoles de ses auteurs. Vous pouvez la soutenir par vos dons, petits et grands, et la faire connaître à votre entourage. L’abonnement à la Lettre est en lui-même gratuit.