Corfou

« Corfou ! Quel voyageur a pu prononcer ce nom sans un soupir, s’il s’est une fois promené sous la verdure d’argent de ses oliviers énormes, aux troncs jamais ébranchés, en face de la côte sauvage de l’Épire, qui dresse ses montagnes blanches de neige par delà le canal, si intensément bleu le jour, si pâlement lilas le soir ?… Corfou ! Quel poète n’a rêvé, devant ces magiques syllabes, de voluptés lentes et paresseuses ? Quel amoureux n’a imaginé un paradis de parfums et de solitude autour d’une passion heureuse et comblée ?… »

PAUL BOURGET, « Voyageuses – IV. Antigone », Cosmopolis, tome 4, no 12, décembre 1896, p. 719

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