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a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w x y z

Émile Nelligan

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Soir d’hiver

Ah ! comme la neige a neigé ! Ma vitre est un jardin de givre. Ah ! comme la neige a neigé ! Qu’est-ce que le spasme de vivre À la douleur que j’ai, que j’ai ! Tous les étangs gisent gelés, Mon âme est noire : Où vis-je ? Où vai

Ruines

Quelquefois je suis plein de grandes voix anciennes, Et je revis un peu l'enfance en la villa; Je me retrouve encore avec ce qui fut là Quand le soir nous jetait de l'or par les persiennes. Et dans mon âme alors soudain je vois groupées Mes soeur

Rêve de Watteau

Quand les pastours, aux soirs des crépuscules roux Menant leurs grands boucs noirs aux râles d'or des flûtes, Vers le hameau natal, de par delà les buttes, S'en revenaient, le long des champs piqués de houx; Bohèmes écoliers, âmes vierges de

Mon âme

Mon âme a la candeur d'une chose étoilée, D'une neige de février... Ah! retournons au seuil de l'Enfance en allée, Viens-t-en prier... Ma chère, joins tes doigts et pleure et rêve et prie, Comme tu faisais autrefois Lorsqu'en ma chambre, aux

Ma mère

Le poète est fils de la poésie.

Les angéliques

Des soirs, j'errais en lande hors du hameau natal, Perdu parmi l'orgueil serein des grands monts roses, Et les Anges, à flots de longs timbres moroses, Ébranlaient les bourdons, au vent occidental. Comme un berger-poète au coeur sentimental, J'as

Le vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif: Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues; La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues S'étalait à sa proue, au soleil excessif. Mais il vint une nuit frapper le grand écueil Dans l

Le Vaisseau d'or

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif: Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues; La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues, S'étalait à sa proue, au soleil excessif. Mais il vint une nuit frapper le grand écueil Dans

Le regret des joujoux

Nostalgie de la jeunesse qui pourrait être celle du grand âge...

Le jardin d'antan

Douceur de l'enfance retrouvée en souvenir.

Le jardin de l'enfance

Clavier vibrant de remembrance, J'évoque un peu des jours anciens, Et l'Eden d'or de mon enfance Se dresse avec les printemps siens, Souriant de vierge espérance Et de rêves musiciens... Vous êtes morte tristement, Ma muse des choses dorées, E

Le berceau de la muse

De mon berceau d'enfant j'ai fait l'autre berceau Où ma Muse s'endort dans des trilles d'oiseau, Ma Muse en robe blanche, ô ma toute ma;tresse! Oyez nos baisers d'or aux grands soirs familiers... Mais chut! j'entends déjà la mégère Détresse A

La fuite de l'enfance

Nelligan a lu Rimbaud: «Pressentant violemment la voile...»

Devant deux portraits de ma mère

Émile Nelligan est le plus célèbre des poètes québécois, bien que son oeuvre s'étende sur 3 ans seulement.

Dans l'allée

Toi-même, éblouissant comme un soleil ancien Les Regrets des solitudes roses, Contemple le dégât du Parc magicien Où s'effeuillent, au pas du Soir musicien, Des morts de camélias, de roses. Revisitons le Faune à la flûte fragile Près des ba

Clair de lune intellectuel

Ma pensée est couleur de lumières lointaines, Du fond de quelque crypte aux vagues profondeurs. Elle a l'éclat parfois des subtiles verdeurs D'un golfe où le soleil abaisse ses antennes. En un jardin sonore, au soupir des fontaines, Elle a vécu