L'Encyclopédie sur la mort


Antinoüs

Antinoüs (en grec ancien Ἀντίνοoς / Antínoos), originaire de Claudiopolis en Bithynie (province d'Asie mineure) a vécu au début du deuxième siècle de notre ère. Favori de l'empereur Hadrien, il meurt à l'âge de 18 ans, noyé dans le Nil, dans des circonstances restées mystérieuses. Il s'agirait d'un suicide. Antinoüs a été divinisé par Hadrien qui fera faire de son jeune amant des représentations idéalisées. Il a été célébré et par les Égyptiens comme une figure osirienne* en raison de sa noyade dans le Nil où il aura acquis son immortalité.

La figure du jeune homme traverse tout le livre, que Marguerite Yourcenar* consacre aux Mémoires d’Hadrien. Pour écrire cette oeuvre, l'auteur a composé un Album des sources iconographiques ou sculpturales évoquant la vie d'Antinoüs. Dans Antinoüs, de la pierre à l’écriture de Mémoires d’Hadrien, Michèle Goslar étudie comment M. Yourcenar s'est servie de ces portraits et décrit les scènes, les expressions du visage et les attitudes corporelles du jeune homme qui l'ont inspirée.
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La consolation stoïque

« Le dernier sous-genre biographique que nous décelons dans Mémoires d'Hadrien est celui de la consolation stoïque, définie par Bakhtine comme un soliloque dans lequel « l'homme solitaire cherche son soutien dans la justice suprême en lui-même et directement dans la sphère des idées: dans la philosophie ». Selon Bakhtine, Les confessions de saint Augustin* et les écrits de Marc Aurèle* sont les meilleurs exemples de cette forme autobiographique. [Entre autres], la consolation stoïque se caractérise par l'importance qu'elle accorde aux événements qui importent au niveau personnel mais qui n'ont « quasiment aucune signification socio-politique », par exemple, la mort d'un proche. Dans Mémoires d'Hadrien, il s'agit évidemment de la mort d'Antinoüs, son suicide étant le grand événement qui marque la vie privée d'Hadrien, sans avoir de conséquences sur l'empire. « La mort d'Antinoüs n'est un problème et une catastrophe que pour moi seul », avoue Hadrien (p. 189) [...] L'homme, ressentant sa solitude au milieu de la collectivité de la race humaine, essaie de se comprendre en tant qu'individu hors de son rôle public » (T. Collington, Lectures chronotopiques. Espace, temps et genres romanesques, Montréal, XYZ, 2006, p.124-125).


L'obélisque d'Antinoüs a été rapporté d'Egypte* par l'empereur Hadrien (117-138) et érigé sur la spina du cirque d'Aurélien, près de l'amphitheatrum Castrense. Offert au pape Clément XIV (1769-1777), il fut installé dans le jardin della Pigna au Vatican. En 1822, le pape Pie VII l'érigea à son emplacement actuel sur la colline du Pincio au milieu du viale dell'Obelisco.

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statue de Delphi
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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-16

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