Le drame affectif que représente la disparition d'un proche laisse chez l'enfant* des traces durables et variées qui manifestent leurs effets à plus ou moins long terme, tant sur le plan de la santé physique et de l'équilibre psychique qu'au niveau de l'intégration sociale du sujet. Ces conséquences, dévastatrices ou cachées, témoignent de l'importance d'une prise en compte de l'enfant bien souvent mis à l'écart de tout ce qui touche la maladie et la mort.
Lorsqu'un parent, un grand-parent out tout être proche est entré dans la phase terminale de sa vie, l'enfant a le droit d'être informé de la situation. [...] La disparition d'une certaine routine de vie, les conversations surprises sont autant d'indices [...] de l'existence d'un malaise et d'un mal-être en général. Dans le flou de la situation et dans le doute, l'enfant échafaude des hypothèses [qui], largement empreintes [de] fantasmes, le conduisent à s'imaginer des choses plus terribles que la réalité. N'oublions pas que l'enfant ressent toujours une énorme culpabilité* qui le pousse à croire que c'est parce qu'il n'a pas été sage ou qu'un jour il a souhaité la mort de l'être cher, bref, que c'est à cause de lui, que son proche est tombé malade. Aussi, a-t-il systématiquement besoin d'être rassuré, de s'entendre dire qu'il n'est pour rien dans ce qui arrive. Par ailleurs, la confiance et la sécurité, associées à l'invincibilité parentale, cèdent la place à l'appréhension: l'enfant se demande si lui-même ou d'autres membres de sa famille ne vont pas tomber malade à leur tour. [...]
L'enfant fait partie, à part entière, de la famille* et la maladie grave de l'être aimé le concerne autant que l'adulte. Il est important de reconnaître l'enfant en tant que sujet, de lui parler avec tact, avec délicatesse et en s'adaptant à son niveau de compréhension. [Il est important de] lui donner l'opportunité de partager ce qu'il ressent et [de] lui permettre de poser les questions qui le préoccupent.
[...]
Des termes tels que «s'endormir» ou «partir en voyage» portent à confusion [et supposent] un éventuel retour du défunt: «s'endormir» sous-entend «se réveiller» et «partir» évoque «revenir». [...] L'absence de clarté dans les propos de l'adulte, révèle sa propre angoisse, sa propre ambiguïté vis-à-vis de la mort. Il est important d'utiliser des mots directs [...] tels que «mort», «décès» ou «enterrement» [et] de vérifier que l'enfant a bien compris et, si ce n'est pas le cas, on les lui expliquera à nouveau.
[...]
L'évocation des souvenirs et la recherche de traces qui authentifieraient l'existence de l'être cher permettent à l'enfant de restaurer symboliquement le lien interrompu par la mort. Les vêtements ayant appartenu au défunt, son parfum, les lieux qui furent jadis le théâtre de moments partagés, les photographies et les paroles qui s'y greffent sont [...] des repères extérieurs auxquels l'enfant s,accroche avant que d'autres, plus intérieurs, ne se créent. Toucher un livre, respirer l'odeur du foulard [...] ou regarder une photographie catalyse et ravive l'émotion. La souffrance s'évide à son rythme jusqu'à ce qu'elle finisse par s'user, se tarir. ¨Porte-paroles des disparus, les objets font osciller la pensée entre le désir de possibles retrouvailles et la confrontation au principe de réalité: «Il/elle n'est plus».
L'enfant fait partie, à part entière, de la famille* et la maladie grave de l'être aimé le concerne autant que l'adulte. Il est important de reconnaître l'enfant en tant que sujet, de lui parler avec tact, avec délicatesse et en s'adaptant à son niveau de compréhension. [Il est important de] lui donner l'opportunité de partager ce qu'il ressent et [de] lui permettre de poser les questions qui le préoccupent.
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Des termes tels que «s'endormir» ou «partir en voyage» portent à confusion [et supposent] un éventuel retour du défunt: «s'endormir» sous-entend «se réveiller» et «partir» évoque «revenir». [...] L'absence de clarté dans les propos de l'adulte, révèle sa propre angoisse, sa propre ambiguïté vis-à-vis de la mort. Il est important d'utiliser des mots directs [...] tels que «mort», «décès» ou «enterrement» [et] de vérifier que l'enfant a bien compris et, si ce n'est pas le cas, on les lui expliquera à nouveau.
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L'évocation des souvenirs et la recherche de traces qui authentifieraient l'existence de l'être cher permettent à l'enfant de restaurer symboliquement le lien interrompu par la mort. Les vêtements ayant appartenu au défunt, son parfum, les lieux qui furent jadis le théâtre de moments partagés, les photographies et les paroles qui s'y greffent sont [...] des repères extérieurs auxquels l'enfant s,accroche avant que d'autres, plus intérieurs, ne se créent. Toucher un livre, respirer l'odeur du foulard [...] ou regarder une photographie catalyse et ravive l'émotion. La souffrance s'évide à son rythme jusqu'à ce qu'elle finisse par s'user, se tarir. ¨Porte-paroles des disparus, les objets font osciller la pensée entre le désir de possibles retrouvailles et la confrontation au principe de réalité: «Il/elle n'est plus».