Faits saillants, 9 février 2022
Compte tenu des émissions cumulatives depuis 2015, pour rester sous la limite de 1.8C, les États-Unis ont jusqu'en 2029, la Chine jusqu'en 2030, et la Russie jusqu'à la fin de février. - La situation des glaciers est difficile à surveiller sans satellite car il arrive souvent que les humains les plus proches soient ceux de la Station spatiale internationale. - La Communauté européenne a choisi de reconnaître l'énergie nucléaire et le gaz naturel comme des énergies vertes, décision controversée mais nécessaire considérant le manque de fiabilité des énergies solaire et éolienne.
Extraits de la revue de presse de l’American Meteorological Society
L'organisation des Jeux Olympiques est une occasion pour le pays hôte de faire étalage de son savoir-faire dans le domaine des prévisions météorologiques, et ce depuis quelques décennies déjà. On tente d'offrir les prévisions les plus précises à chaque site et chaque moment. Pour les jeux d'hiver la couverture de neige peut causer un souci supplémentaire. À Beijing on a donc couvert les sites de 1.2 million de tonnes de neige artificielle. Au passage, d'un point de vue canadien, il est intéressant de lire un commentaire sur le temps très froid avec une température moyenne de 4 C à Beijing en février. C'est bien relatif. https://www.forbes.com/sites/jimfoerster/2022/02/03/watching-the-weather-at-the-olympics/?sh=b16e39200dce
La surveillance par radar satellitaire des glaciers de l'Antarctique permet de suivre leur évolution comme jamais auparavant. La précision des dernières analyses indique clairement que le mouvement de trois glaciers s'accélère, y devenant même le plus rapide au monde. Ceci signifie que la région s'éloigne de l'équilibre et pourrait avoir un impact sur toute la calotte glaciaire. Là-bas ce n'est pas le soleil qui fait fondre la glace mais le déversement de celle-ci dans la mer. Ce serait une région difficile à surveiller sans satellite car il arrive souvent que les humains les plus proches soient ceux de la Station spatiale internationale. https://www.sciencedaily.com/releases/2022/02/220207155648.htm
Extraits de la revue de presse d’Environnement et changement climatique Canada
Les camions qui se sont regroupés à Ottawa pour manifester contre les mesures sanitaires ont émis chacun 0.7 tonne de gaz à effet de serre par millier de KM parcourus, à quoi s'ajoute 6.8 KG par heure de fonctionnement du moteur à l'arrêt, puisqu'il faisait trop froid pour couper celui-ci. Il émettent beaucoup de particules fines néfastes pour tous, et en particulier pour les personnes avec des problèmes de poumons. La pollution de l'air du centre-ville était notablement plus élevée que la normale, et le secteur n'était pas recommandable pour le public. https://www.ledroit.com/2022/02/02/camions-lourds-a-ottawa-pollution-atmospherique-accrue-5d8af9677ea755ca5676e0533363d56c
À Paris en 2015, le Canada s'était engagé à réduire ses émissions de carbone pour contribuer aux efforts internationaux visant à limiter le réchauffement global à 1.5C en 2100. Le rythme des émissions en cours, y compris au Canada, indique que cette cible ne sera pas atteinte, et que le scénario maintenant optimiste de 1.8C de hausse en 2100 n'a que 50% de chances de se réaliser, et ce, à condition que le Canada devienne carboneutre en 2026, ce qui est peu probable. Compte tenu des émissions cumulatives depuis 2015, pour rester sous la limite de 1.8C, les États-Unis ont jusqu'en 2029, la Chine jusqu'en 2030, et la Russie jusqu'à la fin de février. https://www.abbynews.com/news/watchdog-says-emissions-mean-canada-can-no-longer-reach-its-1-5-c-climate-goal/
Pour atteindre la carboneutralité en 2050 le Canada devrait réserver $5 milliards dans son prochain budget à l'adaptation de la quasi-totalité des immeubles au pays. Il faut, d'une part, améliorer leur efficacité énergétique, et d'autre part, effectuer une transition vers des énergies sans émissions de carbone. Un simple changement de nature évolutive prendrait trop de temps à générer des effets mesurables. https://www.theenergymix.com/2022/02/02/federal-budget-needs-5b-for-net-zero-retrofits-efficiency-canada-tells-ottawa%ef%bf%bc/
La Californie avait prévu fermer sa dernière centrale nucléaire en 2026, d'une part à cause des coûts d'opération en croissance, et d'autre part à cause de préoccupations environnementales. Puisque l'urgence des changements climatiques redistribue présentement les priorités, y compris dans les lois de l'état, 80 scientifiques ont écrit au gouverneur pour demander le report de cette fermeture, ne serait-ce que par conformité avec la loi sur les émissions. Le gouverneur assure que des projets de remplacement sont déjà à l'étude. https://www.saltwire.com/prince-edward-island/news/california-urged-to-keep-nuclear-plant-open-to-meet-climate-goals-100689096/
Merci à Sandrine Édouard pour ce joli film de mouvement nuageux dans les Alpes françaises: https://www.linkedin.com/posts/jean-philippe-bosse-79684b28_mer-de-nuages-plut%C3%B4t-agit%C3%A9e-depuis-le-sommet-ugcPost-6896116646495219712-rkHf
Ailleurs sur la toile
La Communauté européenne a choisi de reconnaître l'énergie nucléaire et le gaz naturel comme des énergies vertes, admettant ainsi qu'il ne serait pas possible pour certains membres de rencontrer leurs cibles de réduction des émissions autrement. La décision controversée était nécessaire considérant le manque de fiabilité des énergies solaire et éolienne. Pour le gaz naturel c'est un statut transitoire qui prendre fin en 2030. https://www.bbc.com/news/world-europe-60229199