Vancouver
Ville du Canada, située dans la province de Colombie-britannique.
Sam Sullivan, un ami de L'Agora, a été élu à la mairie de Vancouver aux élections du 19 novembre 2005.
Nous qui avons eu le bonheur de partager son intimité, pendant plusieurs jours, en diverses occasions, nous nous réjouissons pour les citoyens de Vancouver à l'idée qu'ils puissent avoir comme maire une personne aussi humaine et aussi éclairée.
C'est dans le jardin des éditeurs de L'Encyclopédie de L'Agora que Sam Sullivan, sous les pommiers, entre une discussion sur Sénèque et une autre sur Ivan Illich, a commencé à apprendre le français... à un rythme étonnant. Il savait déjà le mandarin.
La première fois que nous avons rencontré Sam, nous avons vu un regard bleu plein de fraîcheur, à la fois doux et perspicace, un sourire accueillant et nous avons entendu des paroles d’une politesse aristocratique : Je suis très honoré, nous a-t-il dit avec son délicieux accent. L’expression anglaise What you see is what you get nous est venue à l’esprit. Mais ajoutons ceci: ce que nous ne voyons pas est encore plus agréable à découvrir. Une amitié s’est développée avec le temps et nous avons invité Sam, il y a quelques années, à passer quelques jours de vacances dans notre campagne, dans les collines des Eastern Townships, à proximité de North Hatley. Nous avons alors pu voir avec quelle rigueur et quelle efficacité dénuée de toute tension inutile il gérait à distance ses diverses responsabilités. Sur ses genoux, son téléphone voisinait avec son carnet de notes… et son dictionnaire français/anglais.
Vivre avec Sam, c’est être initié de la façon la plus simple et la plus réaliste au rythme particulier d’une personne confinée à un fauteuil roulant. Un rythme qui oblige bien sûr son entourage à s’y adapter. Mais surtout à réfléchir à la quantité de gestes que nous posons sans efficacité réelle et avec une dépense d’énergie qui pourrait être orientée autrement.
Sam est dans son fauteuil comme un moine dans son monastère : son regard porte sur l’essentiel. Son action est d’autant plus efficace qu’elle est l’objet d’une réflexion constante. La mobilité dont nous jouissons est aussi une source de distractions. Sam est là, présent, attentif, ouvert, l’esprit curieux. Nous avons eu la joie de le recevoir à nouveau cet été en compagnie de sa merveilleuse Lynn et d’autres amis. Pendant deux jours, le soleil nous a boudés, une pluie tenace est tombée. Occasion de palabrer sans fin autour des plaisirs de la table et de jouir de la culture de Sam, de son humour, de son sang-froid lorsque les discussions politiques deviennent passionnées, comme elles le sont souvent au Québec.
Que dire d’autre? Parmi les choses que nous avons découvertes avec le temps, c’est l’implication de Sam non seulement en politique mais aussi dans des organismes qu’il a conçus, comme TETRA entre autres, pour créer des appareils qui permettent l’accès des personnes handicapées à divers sports et activités et leur intégration à la société.
Jacques Dufresne, Hélène Laberge