L'Encyclopédie sur la mort


Tabou (film)

Film documentaire réalisé par Orane Burri, Suisse 2009 en coproduction Les Films Grain de Sable (F) et la TSR (Télévision Suisse Romande)

Dans le cadre d’une soirée spéciale Infrarouge, la TSR a diffusé un film dans lequel on voit un jeune homme exposer son projet de suicide.

Thomas s’est suicidé à Neuchâtel en 1999. Il avait 22 ans.

Un jeune homme filme son mal-être avant de se suicider. Un documentaire et un débat. Tabou raconte une histoire personnelle vécue par la réalisatrice il y a plusieurs années. A Neuchâtel, Orane Burri fréquente un jeune homme de son âge, Thomas, qui comme elle veut faire du cinéma. Alors qu'elle entame une formation cinématographique, Thomas se replie peu à peu sur lui-même. Il tient secrètement un journal vidéo intime, pour laisser une trace des derniers mois de sa vie. En réalité Thomas a décidé de se suicider. Il filme avec une méticulosité effrayante ses états d'âme, ses errements, ses angoisses, jusqu'à sa mort. Plusieurs années plus tard, elle reprend ces enregistrements, et cherche à comprendre à travers ce film les raisons qui ont poussé le jeune homme à s'ôter la vie. Elle retrouve sa famille, ses amis, et décode ainsi cette chronologie infernale d'un suicide emblématique de beaucoup d'autres.

« Il m’a fallu beaucoup de temps pour me décider à faire ce film», avoue Orane Burri. Eva Putsch, la mère de Thomas, l’avait informée de l’existence de ces cassettes. Elle a accepté de les montrer à Orane, puis de participer au film, en compagnie de sa fille Manon, la sœur de Thomas. «Je voulais comprendre la vision des choses de Thomas, donner un sens à un acte aussi brutal, dit Orane Burri. Et je voulais aussi donner la parole, un droit de réponse aux proches auxquels ce suicide a été imposé. Car Thomas n’a donné quasiment aucun signe concernant son projet.» «Nous n’avons rien vu parce qu’il n’y avait rien à voir», confirme au Temps sa sœur Manon. «En participant à ce film, je souhaitais rendre hommage à mon fils que j’aime, dit sa mère. J’avais pleinement confiance en ses dons et qualités. Il était brillant dans ses études, et avait l’habitude d’être parmi les meilleurs. Ce film vise aussi à briser un tabou. Il faut être attentif aux jeunes qu’on prend pour des adultes mais qui sont en pleine quête d’eux-mêmes et qui jouent avec l’idée de la mort. Il s’agit de leur montrer que le suicide n’est pas une solution ».

Source: Parice Briel, «Se suicider pour exister»
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/0c3ea76a-b838-11de-9c7f-eccaae6605b2/
Se_suicider_pour_exister

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-10