L'Encyclopédie sur la mort


Srebrenica

«Le 11 juillet 1995, les troupes du général Mladic s'emparent de l'enclave bosniaque de Srebrenica, assiégée depuis 1992, démilitarisée et déclarée "zone de sécurité" de l'ONU depuis mai 1993. La ville, qui compte 44 000 habitants, est constituée pour moitié de réfugiés, vivant dans des conditions déplorables. Depuis le mois de mai, la ville n'avait pas reçu le moindre ravitaillement d'essence ou de nourriture. Quelques jours avant l'offensive serbe, les Musulmans bosniaques ont demandé, en vain, la possibilité de reprendre leurs armes, rendues aux soldats de la paix. Pour faire face à l'imminence d'un assaut serbe, les casques bleus néerlandais sollicitent un appui aérien à plusieurs reprises, qu'ils n'obtiendront jamais. Les Serbes menacent de tuer une trentaine d'otages, des soldats capturés lors d'une attaque d'un poste avancé. Les troupes serbes entrent triomphalement dans les rues de Srebrenica, le 11 juillet, accompagnées par les équipes de télévision du pays. Le lendemain de l'assaut, les familles sont séparées de force. Des cars arrivent dans l'enceinte pour déplacer les femmes et les enfants en territoire musulman. On estime que 23 000 d'entre eux ont quitté la ville en à peine trente heures. Au même moment, les Serbes réunissent tous les hommes, âgés de 12 à 77 ans, pour "interrogatoire pour crimes de guerre potentiels".

Les premiers massacres de Musulmans ont eu lieu dans un hangar, à quelques kilomètres de la ville de Srebrenica. Seules dans la ville, les milices des Serbes de Bosnie commencent alors leur programme d'occupation. Les troupes serbo-bosniaques rapatrient des réfugiés serbes, et les installent dans les maisons des Musulmans, qui ont été chassés. Après cinq jours d'assaut par les soldats serbes, plus de 7 000 hommes, des Musulmans bosniaques, sont assassinés. Les premiers témoignages du "nettoyage ethnique" parviennent aux organes internationaux le 16 juillet 1995, quand les premiers survivants atteignent les territoires musulmans. Quatre ans après la fin du siège, plus de soixante charniers ont été découverts.»

Ces massacres, perpétrés par l'armée Serbe de Bosnie sur les habitants bosniaques de la ville de Srebrenica, sont sans doute les pires commis en Europe depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ils ont été qualifiés de génocide par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) et par la Cour internationale de justice.

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPI) a condamné, jeudi 10 juin 2010, sept anciens officiers supérieurs et responsables de la police pour le massacre perpétré à Srebrenica, en juillet 1995. Parmi les sept hommes, deux ont été reconnus coupables de génocide et condamnés à la perpétuité. Les cinq autres ont été condamnés pour crimes contre l'humanité, à des peines de 5 à 35 ans de prison.

Deux hommes étaient cependant absents du box des accusés, tous deux supérieurs hiérarchiques des sept condamnés. L'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, arrêté en juillet 2008 à Belgrade, par la police serbe, subit son procès depuis le mois d'octobre 2009. Le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie a une nouvelle fois ajourné mardi 2 mars, pour des raisons de procédure, le procès pour génocide de l'ancien chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, sans préciser quand il reprendra. L'audience avait repris la veille après quatre mois d'interruption.

Mais Ratko Mladic, l'ancien chef militaire, inculpé de génocide par le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie est en fuite. Il est présumé toujours en vie malgré les efforts de sa famille pour le faire déclarer mort, a indiqué le procureur du TPI, Serge Brammertz en juillet 2010.

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Srebrenica: génocide
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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-18

Notes

Source: «Srebrenica, un massacre à huis clos»
Le Monde (08.07.05 ), mis à jour le 22.07.08