L'Encyclopédie sur la mort


Kierkegaard Sören

 

kierkegaard SörenPhilosophe danois, né le 5 mai 1813 à Copenhague où il meurt, à quarante-deux ans, le 11 novembre 1855. «Toute sa vie durant, il pense qu’il mourra jeune. Et ses livres […] expriment douloureusement cette appréhension de la mort, de l’au-delà, de Dieu. Régine Olsen, la jeune fille de dix-huit ans rencontrée en 1837, incarne pour lui l’idéal de l’amour inaccessible. Mais, persuadé qu’il ne peut lui révéler ni les fautes de son père ni les siennes propres, il lui renvoie son anneau de fiançailles. […] Metteur en scène de sa propre vie dans une biographie incertaine qu’il ne cesse de réécrire, Kierkegaard, qui se veut “chevalier de l’intériorité”, incarne superbement la tension dramatique de l’individu opprimé tout à la fois par un Dieu tragique, un père tout-puissant et la faute primitive» (D. Huisman et M.-A. Malfray, Les pages les plus célèbres de la philosophie occidentale, p. 389).

Pour Kierkegaard, l’angoisse est la possibilité de la liberté. La rude école de l’angoisse est celle de la possibilité et il faut être instruit dans cette école pour développer son être selon sa propre infinité. Le disciple de la possibilité reçoit le monde à l’infini. Il peut sombrer profondément dans l’angoisse, «mais il remonte du fond de l’abîme plus léger que tout le poids effroyable de la vie». L’auteur ne nie pas pour autant que «le disciple de la possibilité ne soit exposé non pas, comme celui du monde fini, à de mauvaises fréquentations et à toutes sortes de dérèglements, mais à une chute: le suicide». Un non-initié peut se méprendre sur l’angoisse et se détourner de la foi au lieu de s’en rapprocher. Alors, il est perdu. Mais si, dans son cheminement de foi, il demeure dans l’angoisse sans se laisser duper par d’innombrables subterfuges, «l’angoisse devient alors, pour lui, un esprit secourable qui le conduit malgré lui où il veut» (Le concept d’angoisse, 1844). C’est au milieu du désespoir que peut naître l’espoir grâce à la foi. Sans les ressources de la foi, le désespéré est abandonné à ses propres forces et il ne peut survivre en homme libre. Il choisira la mort ou il tombera dans l’aliénation.

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-06-29

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