L'Encyclopédie sur la mort


Hume David

 

Hume DavidPhilosophe écossais né à Édimbourg, Hume affirme que la mort volontaire n’est pas en soi un acte criminel. Elle peut être un acte innocent, comme l’est toute action dans laquelle nous employons nos facultés intellectuelles et corporelles pour produire quelque nouveauté suivant le cours de la nature. Le suicide peut être louable comme l’est tout geste magnanime et utile posé par celui dont l’existence est devenue un fardeau. Hume réfute nombre de superstitions, fondées sur de fausses opinions qui ont cours parmi les chrétiens, en interprétant autrement les données de la foi. Ainsi, le suicide n’est pas une transgression de notre devoir envers Dieu. Dieu ne s’est pas réservé le droit de disposer de la vie humaine dont la suppression serait une insoumission aux lois générales qui gouvernent l’univers. Dieu nous accorde le pouvoir de disposer de notre vie selon notre sagesse. Le suicide est une action volontaire, un exercice légitime des pouvoirs et des principes implantés par Dieu dans notre cœur en vue de supprimer une vie devenue indésirable, parce que submergée d’adversité. La divine Providence reste inviolée et demeure au-delà de toute atteinte humaine, même si, dans la mesure de son pouvoir, l’homme intervient dans le cours de sa vie. Une mort volontaire ne se produit pas sans le consentement de la Providence. Lorsque la souffrance et le chagrin l’emportent sur mon endurance, je puis conclure que je suis rappelé de mon poste. Ainsi Hume présente-t-il son argumentation de nature théologique. Sur le plan éthique*, il poursuit: le suicide n’est pas non plus une transgression de notre devoir envers autrui. Un homme qui se retire de la vie ne fait pas de mal à la société. Il cesse seulement de lui faire du bien. Je ne suis pas obligé de réaliser un faible bien pour la société au prix d’un grand mal pour moi-même. Lorsque je ne puis plus servir l’intérêt de la société ou lorsque je suis devenu une charge pour autrui, ma mort volontaire, d’un point de vue moral, n’est pas seulement indifférente, mais même bonne et louable. La vie d’un être humain n’a pas plus d’importance dans l’univers que celle d’une huître. Sa disparition ne causera pas beaucoup de perturbation dans le cours de la nature. Le suicide n’est pas non plus une transgression de notre devoir envers nous-mêmes. Il peut aisément s’accorder avec notre intérêt, si la maladie ou le malheur rendent notre vie intolérable de sorte qu’elle soit pire que sa destruction («Essai sur le suicide»).

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-15