L'Encyclopédie sur la mort


Hesse Hermann

Hesse HermannHermann Hesse, né le 2 juillet 1877 à Calw, Allemagne et décédé le 9 août 1962 à Montagnola, Suisse, « est l'écrivain des déchirements de l'existence humaine. Il se plaît à décrire des destinées hors du commun; vagabonds, solitaires, contestataires, mais tous à la recherche de sens pour leur vie… L'ascèse, la sensualité et l'art sont les voies habituelles empruntées par ses héros. Mais, entre la chair et l'esprit, l'oscillation demeure incertaine. »
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Ses oeuvres ont un caractère autobiographique. On y trouve des traces de l'esprit de sa famille de missionnaires chrétiens, imprégnée de piétisme souabe et de sa révolte contre cette mentalité. La crise de sa jeunesse, sa fugue du séminaire évangélique de de Maubronn et ses conflits aigus avec ses parents se reflètent dans son écriture. Le jeune Hesse a connu des périodes de dépression* et semble avoir souffert de troubles bipolaires. En mai 1892, dans l'établissement de Bad Boll dirigé par le théologien Christoph Friedrich Blumhardt, il fit une tentative de suicide*.

Le Loup des Steppes (Calmann-Lévy, 1947) est une référence discrète à cette période trouble de sa vie. Harry Haller est comme un double du jeune Hesse qui « à force de renier ce qui constitue le bonheur quotidien des hommes, [...] se sent devenu un "loup des steppes", inapte à frayer avec ses semblables, de plus en plus solitaire et voué à l'isolement. Il n'entrevoit qu'une solution : se tuer, mais la peur de la mort l'empêche soudain de rentrer chez lui [ et de] mettre son dessein à exécution. Il erre dans la ville. À l'Aigle noir, il rencontre Hermine, son homologue féminin qui a choisi la pratique de ces plaisirs que lui-même a fuis. Elle le contraint à en faire l'apprentissage: c'est une véritable initiation à la vie, une quête troublante pour découvrir le difficile équilibre entre le corps et l'esprit sans lequel l'homme ne peut atteindre sa plénitude. » (L'éditeur, o.c., p. 1)

Hermann Hesse fut un autodidacte. Il a passé nombre d'années de sa vie comme assistant libraire d'abord dans la librairie de ses parents dans sa maison natale à Calw, puis dans une librairie à Tübingen et à Bâle. C'est grâce à ce métier qu'il a pu lire des oeuvres de théologie, de philosophie et de droit, qu'il pu apprivoiser son esprit à la littérature allemande et à la mythologie grecque

Il a connu les deux guerres mondiales. La première guerre mondiale, il promeut le pacifisme avec Romain Rolland*, Stefan Zweig* et plusieurs autres intellectuels et artistes européens et se fait durement critiqués par les nationalistes allemands. Durant la deuxième guerre mondiale, il profita de ses notes de lecture dans la presse allemande pour faire connaître des écrivains, juifs et autres, persécutés par les nazis. Il s'y consacrait surtout à l'écriture de son volumineux Le Jeu de Perles de Verre. Essai de biographie du Magister Ludi Joseph Valet accompagné de ses écrits posthumes (Calmann-Lévy, 1955). Il reçut le prix Nobel en 1946. Au sujet de cette oeuvre, Jacques Martin écrit dans « La Préface de la traduction »:

« L'humanisme qui s'exprime ici n'est donc pas celui de l'homo faber, ni de l'homo sapiens. Le Jeu des Perles de Verre est un livre religieux. À chaque tournant de ce récit volontiers ironique, apparaît en effet la recherche d'une unité cachée de l'univers et de l'esprit humain. Ce secret, Hesse proclame qu'aucune technique, aucune science ne pourra le découvrir. Mais l'âme en est capable, et par les procédés les plus irrationnels. Son salut consiste précisément en cette découverte, qui abolit le temps, l'espace et l'existence : on reconnaît là l'idée fondamentale du monisme de Lao-Tsé et du bouddhisme*. Comme la tradition hindoue, Le Jeu des Perles de Verre accorde une importance primordiale à la méditation, die Versenkung, plongée spirituelle au terme de laquelle le sujet et l'objet se confondent. Comme les Chinois, Hesse attribue à la musique, "qui réconcilie l'âme et l'esprit", une puissance magique, et la vertu majeure qu'il préconise est une sérénité empruntée à la sagesse de l'Inde. » (o.c., p.9)

Son rapport à la mort « fait partie de sa vie », comme il le révèle lui-même en 1952 dans son Éloge de la vieillesse (Calmann-Lévy, 2000) : « Je connais bien le sentiment de tristesse qu'inspire la précarité de toute chose, je l'éprouve chaque fois qu'une fleur se fane. Mais il s'agit là d'une tristesse sans désespoir.»

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Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-19

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