L'Encyclopédie sur la mort


Égypte ancienne

Le livre des MortsLe monde de l'Égypte ancienne se révèle à travers deux genres littéraires différents : les autobiographies idéales et les sagesses. Dans les autobiographies, les défunts décrivent eux-mêmes les vertus qui leur ont permis de servir fidèlement le pharaon. Les stèles funéraires et les inscriptions murales permettent de nous représenter quel est le modèle de l'honnête homme selon la mentalité du temps. Il est bon fils, bon sujet royal, homme de bonne fréquentation, celui qui n'attise pas les querelles, mais s'efforce de les apaiser. Il donne du pain à ceux qui ont faim, de l'eau à celui qui a soif, un vêtement à celui qui est nu. Il protège le faible de l'emprise du puissant et fait passer le Nil à celui qui n'a pas de barque. Devant le tribunal de la mort, les défunts attestent de la probité de leur vie terrestre sous la forme de «confessions négatives». Par exemple, ils déclarent qu'ils n'ont pas commis d'iniquité contre leurs semblables. Ils n'ont pas porté la mains sur les gens de condition modeste. Ils n'ont laissé personne crever de faim. Ils n'ont pas fait pleurer, ils n'ont pas tué.

Dans l'Égypte des Pharaons, la mort n'est qu'un passage, un état transitoire vers une survie au-delà de la mort, dans l'éternité* C'est pourquoi les Égyptiens célébraient des rites funéraires et pratiquaient la momification des corps. Ils construisaient des tombeaux grandioses, dont les pyramides sont un exemple éloquent. Ils intégraient à la tombe une sculpture représentant le défunt, souvent en compagnie de sa femme et de ses enfants et signifiant leur foi en l'immortalité*

«Capitale de l'Égypte au Moyen et au Nouvel Empire, Thèbes était la ville du dieu Amon. Avec les temples et les palais de Karnak et de Louxor, avec les nécropoles de la Vallée des Rois et de la Vallée des Reines, elle nous livre des témoignages saisissants de la civilisation égyptienne à son apogée.» (inscription de Thèbes sur la liste des biens du patrimoine mondial, UNESCO, 1979)

Voici l'imaginaire de Gérard de Nerval* dans ses souvenirs de son voyage en Égypte:

«L'Égypte est un vaste tombeau: c'est l'impression qu'elle m'a faite en abordant sur cette plage d'Alexandrie, qui, avec ses ruines et ses monticules , offre aux yeux des tombeaux épars sur une terre de cendres.» (Gérard de Nerval, Voyage en Orient,Préface d'André Miquel. Texte établi et annoté par Jean Guillaume et Claude Pichois et présenté par Claude Pichois, Paris, Gallimard, «Folio classique», 1998, p. 144)

Bibliographie

D. Valbelle, Histoire de l'État pharaonique, Paris, PUF, 1998.
N. Grimal, Histoire de l'Égypte ancienne, Paris, Fayard, 1993.
N. Lewis, La mémoire des Sables. La vie en Égypte sous la domination romaine, Paris, A. Colin, 1988.
J.-P. Cortéggiani, L'Égypte ancienne, Dictionnaire illustré, Paris, Fayard, 2007.
S. Laurant et L. Gallet, Amon-Rê, dieu caché des pharaons, Paris, Larousse, «Dieux, mythes et rites», 2008

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Nebseny et son épouse Baket recevant des offrandes
Page du Livre de la mort de Nebseny
cimetière de Sagarra en Égypte
18 ° Dynastie, autour de 1400 avant J.-C.
http://www.egyptsbookofthedead.com/cont.php

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-13

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