L'Encyclopédie sur la mort


Bagritski Vsévolod

Né à Odessa en 1922, Vsévolod déménage avec ses parents dans les environs de Moscou en 1925. Après son entrée à l'École d'art dramatique, dirigée par Ploutchek et Arbouzov, il commence ses études à la Faculté des Lettres en été 1941. Admis à l'Union des Écrivains, il publie ses poèmes à la Litératournaïa Gazeta. Réformé pour myopie et évacué à Tchistopol, il est envoyé comme volontaire par Le Courage, journal de l'armée, au front de Volkhov où, en 1942, il trouve la mort à l'âge de vingt ans.

Son poème « Ça me dégoûte de vivre sans jamais quitter mes habits » reflète les sentiments, qui l'habitaient durant son expérience dramatique au front, et annonce sa mort prochaine.

Ça me dégoûte de vivre sans jamais quitter mes habits,
De dormir sur la paille pourrie,
Et, faisant l'aumône à des mendiants transis,
D'oublier la faim tracassante.

S'abriter du vent, les membres engourdis,
Se rappeler les noms de ceux qui ne sont plus,
Ne pas avoir réponse de chez soi,
Troquer ses frusques contre du pain noir.

Deux fois le jour se tenir pour un mort,
Confondre les chemins, les dates et les plans,
Jubiler d'avoir vécu moins de
Vingt ans.
1941
Traduit par Elsa Triolet

Je werd geboren en waarschijnlijk
spatte er ergens een heldere ster uiteen
Je wist niet of je wel of niet
een gelukkig leven zou gaan leiden...
                  Vsevolod Bagritski (1922-1942)
 http://www.centrumvoorklassiekeastrologie.be/node/14

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-04-13

Notes

Source: La poésie russe, Édition en russe et en français, Anthologie réunie et publiée sous la direction de Elsa Triolet, Paris, Éditions Seghers, 1965, p. 559.