L'Encyclopédie sur la mort


États-Unis

Le suicide occupe le onzième rang des causes de décès aux États-Unis, pays où un suicide a lieu à toutes les dix-huit minutes. En 2001, le nombre des suicides dans l’ensemble de la nation fut de 30 622: 10,8 sur 100 000 dont 24 672 hommes (17,6) et 5 950 femmes (4,1). Or, 27 770 des suicidés furent de race blanche (12,0) dont 22 328 hommes (19,5) et 5 382 femmes (4,6), tandis que le nombre des suicidés de race noire fut de 1 957 (5,5) dont 1 627 hommes (9,2) et 330 femmes (1,7) et celui des suicidés d’origine hispanique 1 850 (5,0). Dans le groupe d’âge des 15 à 24 ans, le nombre des suicides en 2000 est de 3 994 (10,4) dont 3 424 hommes (17,4) et 570 femmes (3,0), 3 315 personnes de race blanche (10,9), 2 853 hommes (18,2) et 462 femmes (3,1), 415 de race noire (8,2) dont 415 hommes (14,2) et 65 femmes (2,2). Dans le groupe d’âge des 65 et plus, le nombre des suicides s’élève à 5 360 (15,3) dont 4 477 hommes (31,0) et 829 femmes (4,1), 5 065 personnes de race blanche (16,4) dont 4 284 hommes (33,2) et 780 femmes (4,3), 150 personnes de race noire (5,1) dont 127 hommes (11,1) et 23 femmes (1,3). Ces taux n’ont pas changé sensiblement au cours des cent dernières années, car de 10,3 en 1900, de 10,6 en 1960, de 12,2 en 1980, il est de 10,7 en l’an 2000. Parmi les moyens* utilisés, les armes à feu* figurent en premier lieu: 16 586 (56,5%). Viennent ensuite les suicides par pendaison, strangulation et suffocation avec 5 688 (19,4%), par l’utilisation de poisons avec 3 421 (11,7%), par le gaz avec 1 438 (4,9) et par la chute d’un lieu en hauteur avec 607 (2,1).

Prévention* et recherche. Les États-Unis comptent plusieurs organismes de prévention et de recherche. L’American Foundation for Suicide Prevention (AFSP) est dédiée exclusivement à mener des recherches, à développer des initiatives de prévention, à offrir des programmes de formation aux survivants, aux professionnels de la santé et au grand public. L’American Association of Suicidology (AAS) s’est donné pour mission la compréhension et la prévention* du suicide. Fondée en 1968 par Edwin S. Shneidman, cette association assure la promotion de programmes de conscientisation collective et d’éducation publique, elle organise la formation des professionnels et des bénévoles et diffuse l’information au sujet du suicide. La National Strategy for Suicide Prevention (NSSP) rassemble, dans un effort commun, des avocats, cliniciens, chercheurs et proches endeuillés à travers la nation. Elle encadre le développement d’un réseau de services et de programmes de prévention. Elle exerce le rôle de catalyseur pour une transformation sociale des mentalités, des politiques et des services. Elle s’appuie sur un partenariat du public et du privé, qui implique l’U. S. Department of Health and Human Services (DHHS), le National Institute of Mental Health (NIMH), les Centers for Disease Control (CDC), les Substance Abuse and Mental Health Services Administration (SAMHSA), les Health Ressources and Services Administration (HRSA) et l’Indian Health Service (IHS) et, de la part du privé, le Suicide Prevention Advocacy Network (SPAN), les proches endeuillés, les survivants d’une tentative de suicide, les intervenants communautaires, les firmes pharmaceutiques, les chercheurs et les cliniciens. Cet effort collectif a résulté dans le congrès national de la prévention du suicide qui a eu lieu à Reno, Nevada, en octobre 1998.

Législation. La cour suprême, saisie du problème du suicide assisté*, avait rendu le 26 juin 1997 deux arrêts estimant «qu’une telle aide n’est pas une liberté fondamentale», mais que chaque État est libre d’autoriser ou d’interdire l’aide au suicide, à laquelle une majorité d’Américains sont favorables. Sous l’administration Bush, par une circulaire du 6 novembre 2001, John Ashcroft, ministre de la Justice, précise qu’aux fins d’assistance au suicide, le fait de prescrire, de distribuer ou d’administrer des médicaments, tous contrôlés à l’échelon fédéral, viole la législation fédérale. Cette circulaire a pour objet d’empêcher l’application de la loi en vigueur dans l’Oregon et fait peser une grave menace sur les médecins qui délivreraient des médicaments à dose létale. Le 28 janvier 2006, la cour suprême américaine a confirmé la validité de la loi autorisant le suicide médicalement assisté dans l’Oregon. Les magistrats, par six voix contre trois, ont déclaré que la loi datant de 1997 et ayant permis de mettre fin à la vie de plus de deux cents malades en phase terminale représentait un gain par rapport au contrôle fédéral exercé sur la liberté professionnelle des médecins. Dans sa formulation, ce libéralisme naïf semble plus soucieux de la protection des médecins que celle des malades qui désirent mourir. L’Oregon est le seul des cinquante États américains à posséder une telle loi.

© tous droits réservés

Date de création:-1-11-30 | Date de modification:2012-06-29

Notes