Une vue du Cimetière de Notre-Dame-des-Neiges, Montréal, le 27 mai 2012
par Cephas © Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0
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Une réalité incontournable
La mort existe, inévitable et irréversible ! Il y a la mort. Mort il y a.
Effectivement, la mort est une réalité incontournable à laquelle chacun est confronté, qu’il s’agisse de la mort de ses proches ou de sa propre mort. Elle est très présente dans les médias. La mort est bavarde! On n'a qu'à regarder le nombre des pages consacrées à la mort de personnalités du domaine public, sportif ou artistique, à la mort des victimes de la route, du crime ou de la guerre.
Mais on peut aussi bien dire que la mort n'existe pas, car elle n'est rien, elle est vide ou néant. Cependant, les gens meurent autour de nous. Ils meurent tantôt seuls tantôt en grand nombre. Nous en sommes témoins. Et notre tour viendra. Il est légitime d'avoir peur de mourir, parce que mourir, c'est aussi souffrir et s'aventurer dans l'inconnu, c'est non seulement cesser de vivre, mais aussi cesser de bien vivre, de bien vivre ensemble.
Depuis les années 60, on assiste à une prolifération des discours sur la mort dans la littérature tant scientifique que populaire. On observe, dans divers milieux du savoir, l’éveil simultané d’une curiosité intellectuelle, accrue et renouvelée, autour de la mort. La mort est devenue un sujet dont on peut et dont on veut de nouveau parler, même s’il est trop tôt pour discerner, dans cet intérêt partagé, des signes évidents d’une redécouverte de la mort ou d’une prise de conscience collective à l'égard de la mort comme étant étroitement liée à la vie. Le déni ou l'évitement de la mort demeure manifeste dans les comportements contemporains. Les femmes et les hommes ont tendance à vivre et à agir comme si la mort ne pouvait pas les atteindre personnellement. La mort est muette! (suite)