Cirque

Définition proposée par un dictionnaire français du 19e siècle. Elle a le mérite de nous fournir un éclairage historique sur la question: "Lieu destiné chez les Romains à la célébration des jeux publics, comme le stade des Grecs, auquel il ressemblait, quoique moins irrégulier dans sa forme. La forme du cirque, plus longue que large, était arrondie aux extrémités; il était entouré de murailles, et fermé à l’un de ses bouts par les carceres ou loges des animaux féroces destinés aux combats, et par des barrières d’où partaient ceux qui faisaient des courses de chevaux ou de chars. Le premier cirque fut établi dans Rome par Tarquin l’Ancien, dans la vallée entre le mont Aventin et le mont Palatin. Ce cirque avait environ 45 m de longueur. D’autrs cirques furent ensuite construits par Néron, Adrien, Caracalla, Héliogabale et Alexandre Sévère. Le cirque était environné à l’extérieur de colonnades et de galeries qui formaient des promenades très fréquentées, où s’établissaient aussi des boutiques. Lorsque les jeux étaient terminés, on se promenait aussi dans l’arène, où se rendaient les courtisanes. Les jeux du cirque étaient célébrés avec une grande pompe. Ils commençaient par une cavalcade en l’honneur du soleil. Les courses en char, à cheval et à pied, venaient ensuite. Les combats des gladiateurs sur succédaient. Les Romains eurent tant de goût pour ces jeux cruels, que le peuple interrompit souvent les spectacles pour demander à grands cris les gladiateurs. (…)

Ce mot s’applique aujourd’hui à des enceintes circulaires et couvertes, destinées aux spectacles donnés par des écuyers. Le cirque olympique, à Paris. Le cirque royal à Londres. Les Parisiens, comme les Romains, désertent les théâtres de comédie et de tragédie pour les jeux du cirque (Dumersan)."

Louis-Nicolas Bescherelle, Dictionnaire national ou Dictionnaire universel de la langue française. Tome deuxième (G-Z), Paris, chez Garnier frères, 1856, p. 659


Montréal : le cirque Barnum-Baily. Le défilé passant devant le marché Saint-Laurent
Photographie publiée dans Le Monde illustré, vol. 12, no 587, 3 août 1895, p. 194
Source : collections numériques de la Bibliothèque nationale du Québec

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Essentiel

«Fondamentalement, le chapiteau qui se déplace de ville en ville était à un moment donné la glorification de l'universalité de la société occidentale. Le cirque amenait le monde aux portes des villages, il amenait les animaux sauvages des pays domestiqués, colonisés: des lions, des girafes, des Nègres, des Annamites, des Indiens d'Amérique, etc., et aussi des découvertes scientifiques. L'homme occidental triomphant retrouvait dans le cirque sa propre vision du monde. Le cirque délivrait ce message: tout va être possible, nous sommes les maîtres du monde. Aujourd'hui encore, les chapiteaux amènent, ne serait-ce que par leur seule présence, l'idée qu'il est encore possible d'être nomade dans cette société cloisonnée, une idée de liberté. S'il y a un message commun a toutes les formes de cirque, c'est toujours celui-là: tout est possible.»

Interview de Bernard Kludak, Cirque Plume, Besançon, France

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