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Questions vives
Fin des méchants capitalistes et des bons travailleurs?
Pour ce qui est de la culture de transition, voici un avis partiel.  Cette transition devra pour réussir rompre avec la traditionelle rhétorique des méchants capitalistes et des bons travailleurs.  Pour aller vers une société qui ne soit plus sous le seul joug de la loi du profit des seuls actionnaires, il nous faut apprendre à articuler son organisation aussi autour d'une reconnaissance des droits et responsabilités ainsi que d'un pouvoir réel des véritables producteurs des biens et services. Les quatre axes choisis - l'argent comme outil indispensable à la circulation de l'information financière, la responsabilité sociale et collective de nourrir l'humanité, la destruction de notre habitacle planétaire, une diversification énergétique équilibrée - sont effectivement à ce point inter reliés qu'il est à mon avis suicidaire d'imaginer pouvoir les dissocier dans la recherche des solutions. La connaissance et l'éducation pour tous, sans lesquelles les techno-sciences ne pourront pas être mises au service du bien commun, doivent être cultivées dans un climat où respire une conception responsable de la liberté. Le socialisme démocratique que je prône n'a rigoureusement rien à voir avec les régimes totalitaires soviétiques ou chinois. Ces régimes n'ont été que des capitalismes d'État, beaucoup moins performant que le capitalisme privé; et on a vu comment a été facile et rapide leur passage dans le rang du plus fort. Le temps est venu de relire Le Capital avec un regard éclairé. Voir l'article du philosophe Lucien Sève, 'Marx contre-attaque', dans Le Monde diplomatique, décembre 2008, 3. Une culture de transition, développée dans une réelle valorisation de nos divergences, est une voie qui s'impose. ...

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Villes en transition: un site pour la francophonie

Jacques Dufresne
Présentation
Fondés au Royaume Uni il y a trois ans, les mouvements Villes en transition et culture de transition, continuent d'essaimer dans le monde. Des Québécois, des Français, des Belges se sont regroupés pour créer un site appelé à devenir une source d'information de premier ordre. L'information est cruciale dans la grande aventure de la transition vers l'après pétrole et l'après carbone et il faut qu'elle soit la fois libre et riche, ce qui suppose une coopération internationale dans le cadre d'un site Internet bien conçu et bien entendu, autonome.

Extrait
Les grands médias unidirectionnels n'ont pas intérêt à réveiller les peuples tout simplement parce qu'ils ont besoin de leur passivité pour en faire leur cible et les transformer en masse. Quant aux médias locaux, hebdos ou stations de radio, ils ne sont guère, au Québec du moins, que des supports pour la publicité. Ils s'adressent d'abord au consommateur et au citoyen en second lieu pour lui apprendre les faits divers, mais jamais pour éveiller son esprit critique ou pour l'inciter à a retrouver sa puissance perdue en tant qu'acteur social.

Texte
La ville de Coaticook située au sud du Québec, à la frontière du Vermont, compte 9 000 habitants, la municipalité régionale de comté dont elle est le centre en compte 19 000. Ce n'est pas un endroit destiné à devenir un centre international d'information. Et pourtant pendant que le Chicago Tribune et le Los Angeles Times négocient avec leurs créanciers, de Coaticook surgit un outil d'information dont l'ensemble de la Francophonie pourrait bientôt s'enorgueillir: le site Villes en transition.

Ce site, initiative du groupe Transition Coaticook, est l'oeuvre de Bernard Lebleu, un homme attaché à sa ville et à sa région, qui est aussi un artiste et un technicien d'Internet jouissant d'une longue expérience. C'est lui qui, il y a quinze ans, créa le premier site de l'Agora, lequel était appelé à héberger L’Encyclopédie de L'Agora et les encyclopédies spécialisées qui gravitent autour. On lui doit aussi le portail du réseau collégial du Québec.

Bien des groupes locaux qui veulent défendre leur autonomie, en partenariat avec des homologues de l'étranger, tombent dans un piège qui leur est présenté comme une occasion à saisir: se doter gratuitement d'un site Internet en occupant une des niches sur un site aménagé par une multinationale comme Wiki. La gratuité innocente n'existe pas plus sur Internet qu'ailleurs dans le monde. En acceptant les offres gratuites des grands groupes, dont Facebook est le parfait exemple, on les enrichit, on les renforce et on se met à leur merci, car rien ne protège les petits occupants contre la faillite de leur propriétaire, ni contre une tarification future de ce qui leur est donné aujourd'hui.

Bernard Lebleu a conçu un site qui, tout en étant totalement indépendant, offre des avantages techniques bien supérieurs à ceux des sites gratuits. En tant qu'éditeur de L'Encyclopédie de L'Agora, j'ai pu suivre les progrès accomplis dans ce domaine et je suis en mesure de les évaluer. Comment permettre à un groupe de bénévoles, oeuvrant dans un mouvement comme Villes en transition, de créer un site vivant dont la page d'accueil principale se renouvelle à un bon rythme et qui présente une information de haut niveau ? Il faut pouvoir agréer les nouveaux partenaires, leur accorder une autonomie complète et leur procurer les outils qui leur permettront de créer leur propre site. Il faut aussi qu'ils puissent tout en créant leur propre site faire profiter les autres sites et la page d'accueil principale de leur apport. Ainsi, quand j'ajoute un vidéo ou une statistique sur mon propre site, il suffit que je coche la case partager pour que cette nouvelle information apparaisse sur la page d'accueil et sur tous les autres sites qui publient la rubrique en question. Toutes ces prouesses supposent évidemment que le travail d'édition puisse se faire en ligne, à partir du site ouvert au public, d'une façon assez conviviale pour que le non spécialiste puisse devenir éditeur.

On explique le déclin des médias classiques, journaux et télévisions en particulier, par la part accrue des revenus publicitaires détournée vers Internet. Il y a une autre explication. Pour peu que la mayonnaise prenne, un site comme Villes en transition deviendra non seulement une source d'information de premier ordre sur la transition vers l'après pétrole et l'après carbone, mais un lieu de réflexion où il sera possible de rattacher des informations d'ordre technique à une vision du monde et de la société, elle-même en voie de formation.

Le tout dans une totale liberté, condition première de l'émergence d'un filet social authentique. Les grands médias unidirectionnels n'ont pas intérêt à réveiller les peuples tout simplement parce qu'ils ont besoin de leur passivité pour en faire leur cible et les transformer en masse. Quant aux médias locaux, hebdos ou stations de radio, ils ne sont guère, au Québec du moins, que des supports pour la publicité. Ils s'adressent d'abord au consommateur et au citoyen en second lieu pour lui apprendre les faits divers, mais jamais pour éveiller son esprit critique ou pour l'inciter à a retrouver sa puissance perdue en tant qu'acteur social. Les hebdos locaux et régionaux du Québec appartiennent à deux grandes chaînes. Il y a quelques années, le rédacteur en chef était autorisé à prendre position sur des questions cruciales. Ce pouvoir lui a été retiré. Avec le résultat qu'un scandale connu de toute la population n'aura jamais d'écho dans l'hebdo qui la dessert. Ou qu'un honnête citoyen calomnié par des magouilleurs dont il gêne les manoeuvres n'aura jamais personne pour le défendre sur la place publique. La pire conséquence de cet état de fait étant que les journalistes qui commencent presque tous leur carrière dans des médias locaux ou régionaux s'initient à leur métier dans la servilité. Si bien que lorsqu'ils passeront au service des quotidiens et des télévisions de l'un ou l'autre empire, ils sauront comme par instinct qu'il ne faut rien dire qui puisse déplaire aux propriétaires.

On comprend ainsi pourquoi la maîtrise de l'information dans la plus grande liberté est la première étape à franchir dans une démarche visant pour chacun à découvrir qu'il a, dans les domaines qui le touchent de très près comme la survie dans la dignité en période de crise et de transition, une foule de pouvoirs dont il s'est laissé dépouiller, en renonçant à être une flèche pour devenir une cible.



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Secteur
Information / Communication
Discipline
Journalisme
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