La Ferme Berthe Rousseau


La Ferme Berthe-Rousseau

Pour vous y rendre (1), faites très attention à l'écriteau indiquant Moulin de la laine, tout de suite à droite vous traversez un petit pont de bois et apparaît alors une enseigne vous souhaitant la bienvenue à la Ferme. Vous longez un champ bouleversé par une récolte, et vous stationnez votre voiture devant une maison de campagne très accueillante dans sa simplicité. Vous descendez; une chienne vous accueille gentiment, vers laquelle vous tendez spontanément une main caressante.

C'est l'été, des plates-bandes de fleurs semblent avoir spontanément poussé là de même que quelques arbres fruitiers bien disposés par une main amoureuse de leur liberté. À proximité, une longue grange ancienne en excellent état vous donne envie d'y pénétrer. Quelques poules picorent dans un enclos qui la jouxte. Un autre bâtiment dans le style de la grange sert à la fois de grande salle de réunion et de gîte pour les visiteurs. Vous vous sentez immédiatement en harmonie avec tout ce que vous voyez. Une table de bois à l’ombre d’un pommier et c'est là que Martin Couture, le gardien des êtres et des bêtes vous accueille. La Lettre qu’il vient de publier (novembre 2014) sur le site de la Ferme résume parfaitement la raison d’être de cette Ferme exceptionnelle.

Lettre de Martin Couture (novembre 2014)

Comme vous le savez, la Ferme Berthe-Rousseau accueille des hommes et des femmes qui vivent des situations de vie difficiles. Depuis 26 ans, entre 6 et 8 personnes sont hébergées et accompagnées, 24/24, dans le cadre de cette petite ressource communautaire.
La vie à la ferme est un beau défi pour tous ceux qui y résident et pour tous ceux, nombreux, qui travaillent à sa survie et à son développement. Au quotidien, les résidants et les responsables apprennent à vivre ensemble, à accueillir les nouveaux venus et les gens de passage. Tout le monde y met du sien. Il y a bien sûr des moments difficiles, des frictions inévitables, mais il y a surtout beaucoup d'entraide, d'écoute, de tolérance. À l'extérieur, un grand réseau d'amis assure depuis le début le financement nécessaire. Ce réseau évolue, aux premiers donateurs se joignent des nouveaux qui prennent la relève.
Les coûts de fonctionnement de la Ferme sont relativement modestes. Les employés travaillent sans compter leurs heures pour un salaire équivalent au salaire minimum. La production agricole permet de réduire un peu les dépenses alimentaires et la vente de produits apporte aussi un peu d'eau au moulin.
Les résidants, comme les responsables d'ailleurs, paient en principe une pension de 500 $ par mois, mais la capacité de payer n'est pas un critère pour venir vivre à la Ferme. De nombreux résidants réguliers n'arrivent pas à payer leur pension les premiers mois de leur séjour à la Ferme, certains ne pourront jamais la payer au complet et les visiteurs donnent ce qu'ils peuvent.
Il en coûte environ 17 000 $ par année pour accueillir un résidant à la Ferme (contre 117 000 $ en prison ou 35 000 $ dans d'autres ressources communautaires - voir: La liberté après la perpétuité dans Le Devoir, samedi le 15 novembre 2014. Les pensions ne comptent donc que pour une partie de notre budget annuel. Nous ne pouvons pas augmenter les pensions et nous souhaitons garder notre porte ouverte au plus grand nombre sans égard à leur capacité de payer.
La Ferme n'a pas de dette. Tous les dons servent au fonctionnement de la maison donc à l'accueil des gens qui choisissent de faire un séjour à la Ferme, autant les résidants réguliers que les gens de passage.
Grâce à vous tous du grand réseau des amis de la Ferme notre porte est encore ouverte après 26 ans. Les défis ne manquent pas et de nouveaux projets pointent à l'horizon. Merci d'être là, merci pour votre grande solidarité.

Un complément d’information


La Ferme se décrit comme suit sur son site :  Organisme à but non lucratif, elle accueille des personnes fragilisées par la vie et leur offre un ressourcement dans la nature. C'est un lieu tout simple où l'on a le droit d'être fragile. La ferme, plutôt que d'être un centre de thérapie, se veut un milieu de vie. Nous vivons à la ferme. Nous proposons en toute simplicité un toit, une vie communautaire, une alimentation saine, un environnement sans drogue ni alcool. Nous croyons à la fécondité des forces et des fragilités de chacun. Chacun est appelé à participer au travail quotidien selon ses capacités et sa disponibilité, en partant des repas, passant par le soin des animaux, le jardin, le ménage etc.
Les Jésuites (le Père Corbeil) et diverses institutions maintiennent financièrement cette œuvre dont la première caractéristique est d'offrir l'hospitalité, la chaleur d'une maison à huit résidents désireux de vivre une vie campagnarde dans une ferme auto suffisante. Et d'y retrouver un équilibre, une joie de vivre. Le temps qu'il faut, qui peut être de quelques semaines, de quelques mois et même de quelques années. Martin Couture et sa femme Sally, eux-mêmes parents de trois adolescents, veillent sur cette Ferme et ses résidents depuis plusieurs années.
Les groupes de Mer et Monde en formation : la Ferme Berthe-Rousseau est profondément liée par son histoire et par l'intuition de sa fondation (sa philosophie, ses valeurs) à l'organisme Mer et Monde, qui propose des séjours d'initiation à la coopération internationale. Des groupes de volontaires, en préparation en vue d'un séjour au Sénégal ou au Honduras, viennent à la ferme pour y recevoir une partie de leur formation pré et post-départ, alimentant ainsi la vie communautaire et l'ouverture vers le monde.

Un conseil d'administration veille à la bonne gestion de la Ferme. Les membres du conseil sont surtout issus de la région mais aussi de Montréal. La Ferme doit son existence à un réseau fidèle de donateurs et d'amis, individus, communautés religieuses, entreprises, fondations, qui à travers les corvées, les dons en argent et en matériel nous permettent de continuer notre mission. Elle a des relations privilégiées avec les régions de Sherbrooke et Drummondville et également des liens très forts à St-Hyacinthe, Nicolet et Montréal.

Notes
(1) C’est à dessein que nous n’indiquons pas plus explicitement le trajet; vous le trouverez sur le site de la Ferme.

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