Malaurie Jean

1922--
Le Centre d'Études Arctiques a été fondé en 1957 par le Professeur Jean Malaurie, à l'École des Hautes Études en Sciences Sociales

À l'heure où les sciences humaines se replient trop souvent dans les espaces étroits des spécialisations universitaires, où le langage technique se substitue au plaisir de la langue, Terre Humaine continue à montrer la voie, persévère à donner la parole au muet, à l'illettré, à l'humble, à l'exclu, au condamné autant qu'au penseur et au savant, persiste à bousculer toutes les frontières et à brasser les voix, parce que ses auteurs croient encore et toujours, envers et contre tout, en la vérité du verbe poétique, à l'image des titres de ces récits qui sont autant de porte-drapeaux de la polyphonie et de la prose du monde.

Ses travaux se réclament de la triple tradition d'Emmanuel de Martonne et de Fernand Braudel, qui ont été ses deux maîtres, l'un géographe, l'autre historien, et de Gaston Bachelard, qui s'est interrogé sur le pouvoir de l'imaginaire avec les forces de la nature.


La plus grande erreur a été de croire que les sciences sociales étaient scientifiques. Et dans ce qui devrait être la libre confrontation des idées, veut s'imposer, au nom de la science, le scientisme, selon un modèle officiel imposé, qui considère que la musique, la poésie, la littérature, la peinture et la religion, parce que non modélisables universellement, ne relèvent pas de "l'anthropologie scientifique". L'homme est réduit à un squelette. Je suis de ce point de vue un rebelle : mes maîtres vénérés sont, après Emmanuel de Martonne, Lucien Febvre, fondateur des Annales avec Marc Bloch, mon ami Charles Morazé et enfin Fernand Braudel, qui fut mon président pendant trente ans.

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