Normandie

 


Le Normand: laborieux par nécessité, paresseux par inclination... épineux.

Dans son beau livre sur la Normandie, La porte océane, Edouard Herriot cite le portrait du Normand tracé par un intendant d'ancien régime.

«On ne saurait rien ajouter ou retrancher au témoignage porté par un intendant, à l'époque où les administrateurs écrivaient dans le même style que les moralistes : ''Ils n'ont pas la vivacité en partage, mais on peut dire qu'ils ont de la prudence et du bon sens, leurs buts sont justes et leurs desseins bien conçus.... Laborieux, par nécessité, paresseux par inclination, ils sont difficiles à émouvoir et insupportables à ce que l'on prétend, épineux avec leurs, égaux, dociles sous le joug qu'on leur impose, pourvu qu'on les paie de rai-son et qu'on tienne avec eux une conduite ferme et mêlée à propos de douceur et de sévérité''. Observez, aux vieilles foires du Lendit, ces marchands coiffés de larges caudebecs qui vendent du drap et des épices, safran, citrons et girofle, cire et anis, cannelle, aloès, et de quoi teindre les habits et de l'huile ,qui vient, de Hollande, et le tabac, du Portugal. Produits variés; même façon de les débiter. Ces marchands semblent un peu épineux, comme dit l'intendant, mais ils sont doucement acharnés ce sont des Rouennais. Allons voir chez eux si leurs descendants ont changé.» (Édouard Herriot, La porte océane, Paris, Librairie Hachette, 1932).

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