Apicius Marcus Gavius

Vers 25 av. J.-C.
Voici ce que nous apprend une célèbre encyclopédie française de la fin du XIXe siècle :

"Apicius. Ce nom a été porté dans l'antiquité latine par trois personnages de la même famille qui se sont immortalisés par leur gourmandise. Le premier vivait dans le dernier siècle de la République; il a joué un certain rôle politique et a été le principal auteur de l'exil de l'ancien consul Rutilius Rufus, en 92 av. J.-C. - Le deuxième vivait à l'époque d'Auguste et de Tibère: son nom complet est M. Gavius Apicius. C'est le plus célèbre dans cette trinité de gourmets ou plutôt de gloutons. Sénèque et Pline l'Ancien en parlent avec mépris et indignation, Pline en l'appelant le plus vorace de tous les débauchés, Sénèque en lui consacrant les lignes suivantes : « De nos jours vivait Apicius. Dans cette même ville d'où l'on a chassé les philosophes comme corrupteurs de la jeunesse, il a professé l'art de la bonne chère et il a infecté le siècle de sa science. Sa mort vaut la peine qu'on la raconte. Après avoir dépensé pour sa cuisine 100 millions de sesterces (20 à 25 millions de fr.), après avoir absorbé pour chacune de ses orgies tous les revenus du Capitole, se trouvant accablé de dettes, il eut l'idée de faire, pour la première fois, le compte de sa fortune. Il compta qu'il lui restait 10 millions de sesterces (2 à 2 millions et demi); et, comme s'il eut dû vivre dans les tourments de la faim avec ses 10 millions de sesterces, il s'empoisonna. Quels devaient être sa corruption et son faste, alors que 10 millions de sesterces lui représentaient l'indigence ?" (Consolat. ad Helviam, 10). On vient de voir que Sénèque fait allusion à un traité d'Apicius sur l'art gastronomique, on possède en effet sous ce nom un livre de recettes de cuisine; mais ce traité de l'art culinaire date du IIIe siècle de notre ère, et n'a rien de commun avec le M. Apicius de l'époque de Tibère. L'ouvrage original d'Apicius est perdu, celui que l'on possède, De re coquinaria, s'était mis sous le patronage de ce nom célèbre dans l'art de la bonne chère. Apicius resta dans toute l'antiquité le type par excellence de la gourmandise; c'est à son exemple que l'empereur Elagabal, digne à tous égards de prendre un pareil modèle, mangeait des talons de chameau, des crêtes de coq, des langues de paon et de rossignol. - Le troisième Apicius vivait sous Trajan. Ce gastronome est connu pour avoir envoyé à l'empereur, lors de son expédition chez les Parthes, des huîtres qu'il eut l'art de lui faire parvenir encore toutes fraîches."

Article "Apicius" de La grande encyclopédie (1885-1902) - domaine public

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