Les intelligences excessives

Marc Chevrier
« Malgré l’attirail technologique dont disposaient la CIA, le FBI et le Pentagone pour protéger le territoire américain, un obscur groupuscule, télécommandé du fond d’une grotte de l’Afghanistan, a réussi à toucher le talon d’Achille du géant américain. Les coups fumants du 11 septembre 2001 ont montré avec quelle déconcertante facilité il est possible, avec des moyens somme toute rudimentaires mais force ruse, de déjouer l’hyperpuissance américaine. Au lendemain des attentats, une révision de la stratégie de défense s’imposait aux États-Unis. Comme le disait l’un des responsables de la CIA un mois après les attentats : « On a, ces dernières années, engagé des gosses tout frais sortis de l’université, des mordus d’informatique. Il faut aujourd’hui revenir au travail de fond, à la sale et dure besogne, avec des types aguerris, qui n’ont pas peur du noir et font preuve de flair. » (1) Bref, après avoir surinvesti dans la logistique informatique, voilà que les États-Unis devaient réapprendre à jouer de finesse en renouant avec le bon vieil espionnage humain.

L'esprit de géométrie et l'informatique

Ce choc soudain entre la puissance de calcul et la finesse évoque la célèbre distinction que le mathématicien et philosophe Pascal a faite dans ses Pensées entre l’esprit de géométrie et l’esprit de finesse. Le premier se distingue par la capacité de raisonner sur la base de principes abstraits et d’en déduire, rigoureusement, les conséquences. Le deuxième sollicite plutôt l’intuition, la capacité de voir les choses toutes ensemble, dans leur contexte, et de raisonner sans perdre de vue les subtilités ou les dimensions d’une réalité complexe. Le premier est souvent la marque des mathématiciens et des scientifiques; les hommes politiques, les juristes, les philosophes et les écrivains se démarquent souvent par leur esprit de finesse. Aujourd’hui, pour désigner les capacités mentales de l’Homme, on parlera moins d’esprit que d’intelligence, laquelle existe sous des formes très variées. Ainsi, pour le psychologue Howard Gardner, outre son expression mathématique/logique, l’intelligence humaine connaît six autres formes qui se combinent d’une manière qui est unique à chaque individu, selon ses capacités innées et acquises. Ces autres intelligences sont verbale/linguistique, musicale/rythmique, corporelle/kinesthésique, visuelle/spatiale, interpersonnelle (capacité d’entrer en relation avec autrui) et intrapersonnelle (capacité de se connaître soi-même).

La révolution informatique survenue aux États-Unis est le fruit des avancées de l’esprit de géométrie. Devenu aujourd’hui une machine conviviale pour écrire, dessiner, communiquer et s’amuser, l’ordinateur est aussi une machine dont l’existence découle de nombreuses découvertes mathématiques. « Arithmétique! Algèbre! Géométrie! Trinité grandiose! Triangle lumineux !», s’exclama, prophétiquement peut-être, Lautréamont, l’auteur des Chants de Maldoror. Nul ordinateur n’irradierait sa lumière intelligente, n’eussent été les progrès accomplis par l’algèbre, la logique et le calcul symbolique. Si perfectionnés que soient devenus les ordinateurs, ils demeurent des machines qui démultiplient les capacités d’une seule forme d’intelligence, l’intelligence mathématique/logique. Le raisonnement qui est à la base des opérations d’un ordinateur s’effectue, comme l’écrivait Georges Ifrah, « en une sorte d’extension considérable de la déduction classique, par un passage du général au particulier » (2), raisonnement distinct de l’induction ou du raisonnement par analogie. L’ordinateur annexe au cerveau humain de prodigieuses capacités de calcul et le soulage de tâches mentales encombrantes. Saluant la machine arithmétique que Pascal avait mise au point à l’âge de dix-neuf ans, le poète Charles Vion Dalibray loua le génie du prodige en ces termes :
    Ton esprit est semblable à cette âme seconde
    Qui va s’insinuant par tout dedans le monde
    Et préside et supplée à tout ce qui s’y fait.3
Le poète aurait-il eu l’intuition que la Pascaline serait la première manifestation d’une intelligence mathématique artificielle qui s’insinuerait dans l’esprit de l’Homme et le dispenserait d’exercer ses propres facultés?

Un esprit qui naît avec la jeunesse

La révolution informatique s’est accomplie grâce à l’invention de quelques brillants mathématiciens et ingénieurs. Or, l’intelligence mathématique s’épanouit pendant la jeunesse et décline ensuite, au contraire de la finesse qui se raffine avec l’âge. G.H. Hardy, un grand mathématicien anglais du début du vingtième siècle, écrivit : « Les mathématiques sont un jeu pour jeunes personnes. » Les travaux d’un mathématicien chevronné ne connaissent guère de progrès significatifs au-delà de 25 à 30 ans. D’ailleurs, la médaille Fields, l’équivalent du prix Nobel pour les mathématiques depuis 1936, est remise à des mathématiciens qui ont moins de quarante ans. Cette donnée psychologique permet de comprendre en partie la facilité avec laquelle les jeunes acquièrent le langage de programmation et se hissent à la tête d’entreprises informatiques.

De tout temps, les jeunes se sont plaints d’être sans pouvoir et sans ressources, d’être livrés désarmés à une société où toutes les bonnes places sont prises par les plus vieux. La culture américaine a ceci de particulier qu’elle offre à certains jeunes une passerelle rapide vers le pouvoir et le succès. La musique rock et les médias de masse ont fait la gloire de quelques idoles lascives qui se déchaînent sur scène. Puis, avec la bulle informatique, la fortune a souri aux nerds et aux hackers rivés à leur écran, dont certains sont devenus, une fois leur entreprise cotée en bourse, multimillionnaires. Cette prédisposition des jeunes personnes à assimiler le langage informatique explique peut-être pourquoi la culture informatique est empreinte d’un enthousiasme et d’une naïveté presque juvéniles, comme en témoignent les jeux vidéos et les films conçus par ordinateur qui combinent une grande sophistication technique et un imaginaire de conte de fées. L’informatique est souvent le fait de jeunes à l’intelligence mathématique hypertrophiée, point de vieux sages.

Les dangers d'un excès de géométrie

L’un des dangers que soulève le triomphe de la pensée cybernétique est le formalisme. Les mathématiques supposent la capacité de s’abstraire du monde et de créer un système de symboles sans correspondance avec la réalité. Georges Ifrah a très bien cerné cette séparation entre l’invention formelle et la réalité : « […] la science mathématique contemporaine est caractérisée par une algébrisation de plus en plus prononcée de ses symboles et de ses divers concepts, et par une pensée qui ne se soucie plus de la réalité ou de la non-réalité physique des choses, mais qui se préoccupe plutôt d’une recherche permanente de l’unité et de la non-contradiction des théories qui la composent. Et c’est précisément en cela que la vérité mathématique se distingue fondamentalement aujourd’hui de la réalité physique. » (4) Simone Weil, dont le frère André Weil était l’un des fondateurs du groupe Bourbaki qui révolutionna les mathématiques du XXe siècle, craignait que l’utilisation du formalisme mathématique dans la science contemporaine n’encourageât une forme d’invention sans pensée, ce qui constituait pour elle un « péché contre l’esprit. » Elle craignait aussi que l’Homme ne devînt le prisonnier de ses propres créations ou ne se laissât persuader que « la plume ou le papier sont plus intelligents que [lui] » (5). L'une des illustrations du formalisme sous-jacent à l’ordinateur est le fait que sa structure logique est indépendante de la technologie et des matériaux employés pour sa mise en œuvre. Un ordinateur n’est pas nécessairement une machine électronique; il peut prendre une forme mécanique, électromagnétique, pneumatique (par système d’air comprimé, d’eau ou d’huile), optique, voire biochimique ou atomique. Il n’y a donc pas de correspondance entre la structure logique de l’ordinateur et la réalité physique de son articulation.

Certains pourraient voir dans le formalisme inhérent à la pensée cybernétique la preuve de la supériorité de l’esprit sur la matière. Il y a fort à parier cependant que cette supériorité soit celle de l’esprit de géométrie et non de la chair pensante qu’est l’Homme. Sitôt les premiers ordinateurs apparus, les tenants d’une cybernétique universelle comme Norbert Wiener se mirent à rêver d’une intelligence artificielle qui dépasserait les constructions de l’intelligence humaine et mettrait la psychologie, les sciences économiques et sociales, la Politique et la morale sous la dépendance de la cybernétique (6).

Cet engouement sans borne pour l’ordinateur nous paraîtrait anodin s’il n’avait cependant l’inquiétante alliance qui s’est conclue entre la technologie informatique et la défense armée qui semble conduire à la robotisation de la guerre et partant à l’élimination de l’Homme sur le champ de bataille. La récente campagne militaire des Américains en Afghanistan, menée par des avions sans pilote et toutes sortes d’engins téléguidés et de bombes intelligentes, nous donne un avant-goût du nouvel art de la guerre qui se dessine pour le XXIe siècle. L’alliance entre le savoir mathématique et la logistique militaire n’est toutefois pas nouvelle. Platon lui-même dans la République préconisait que les dirigeants de la cité fussent contraints par la loi à cultiver la science du calcul pour l’appliquer à la guerre. Mais dans le monde platonicien, le guerrier va au front armé de courage, le calcul n’étant que l’accessoire de ses manœuvres. Dans le monde formalisé par le savoir informatique, le soldat fait problème; il nuit à l’efficacité des systèmes d’armements. Faillible, il doit être remplacé par le robot infaillible. Selon Ursula Franklin, « la suppression du service militaire obligatoire, loin de traduire des intentions pacifiques, est plutôt dictée par l’emballement de l’automatisation. » (7) La crainte exprimée par Aurel David en 1965: « L’esprit cybernétique tend vers la destruction de tout facteur humain », se confirmerait-elle dans le domaine militaire? (8) (Le Pentagone vient d’ailleurs de lancer un programme de recherche pour mettre au point un exosquelette pour les soldats, c’est-à-dire une carapace intelligente qui leur permettrait de marcher à 15 km/h une journée entière avec une charge de 100 kg sans se fatiguer…(9))

Dès la guerre du Vietnam, les Américains avaient commencé à automatiser, voire à robotiser leurs forces armées. Et depuis, le processus est allé croissant, si bien que le traitement et le contrôle de l’information en temps de guerre sont devenus dans l’esprit des stratèges américains des facteurs clés de la victoire. La guerre de l'information devient celle du savoir (10). L’impératif de réduire à zéro les pertes humaines a aussi encouragé le recours croissant à la simulation interactive pour élaborer des stratégies militaires (11). De même que les pilotes s’entraînent dans des simulateurs de vols, de même les officiers apprennent aujourd’hui le combat sur écran. L’armée recourt aussi à la technologie pour compenser la faiblesse numérique de ses effectifs et de ses ressources. C’est le cas d’Israël qui, après avoir subi de lourde pertes humaines lors de la guerre du Yom Kippour engagée en 1973 avec la Syrie et l’Égypte, mit sur pied plusieurs programmes qui devaient former les meilleurs cerveaux de la jeunesse israélienne pour développer de nouvelles technologies de défense. Plusieurs des jeunes issus de ces programmes sont passés à l’économie civile et sont à l’origine de l’essor des entreprises de haute technologie dans le pays.

Devant la perspective que l’Homme soit éclipsé par ses propres inventions et que la technologie cybernétique envahisse tous les champs de l’existence, y compris celui de la bataille, la tentation est grande d’afficher un certain dédain ou une méfiance profonde à l’égard des mathématiques et de l’informatique. Le dédain pour les mathématiques fut d’ailleurs une attitude que plusieurs écrivains affectèrent de prendre. Songeons à Victor Hugo qui écrivit ces vers : « Loin de se dilater, tout esprit se contracte / dans les immensités de la science exacte », ou à Voltaire qui voyait dans la géométrie une science absurde et une mauvaise plaisanterie. Stendhal loua par contre les mathématiques : « J’aimais, et j’aime encore, les mathématiques, pour elles-mêmes comme n’admettant pas l’hypocrisie et le vague, mes deux bêtes d’aversion. » Simone Weil elle-même, si critique qu’elle fût du formalisme mathématique, prisait cependant la richesse symbolique de la mathématique moderne : « [On peut] lire facilement, dans certaines parties du moins de la mathématique moderne, comme la théorie des ensembles ou le calcul intégral, des symboles aussi clairs, aussi beaux, aussi pleins de signification spirituelle que celui du cercle et de la médiation. » (12)

Le grand déséquilibre des intelligences

La civilisation américaine souffrirait-elle d’un trop plein de mathématiques et de sciences informatiques? À voir tous ces jeunes cerveaux qui se destinent à la technologie de la guerre robotisée et qui fabriquent de fantastiques créatures virtuelles pour le divertissement d’un public éternellement adolescent, on pourrait le croire. Mais l’apparent déséquilibre dans la distribution des formes d’intelligences ne réside pas vraiment là. À l’hyperbolique intelligence mathématique d’une minorité correspond l’ignorance d’une vaste majorité, pour qui les complexités de la mathématique et de l’informatique paraissent hors de portée. Malgré les succès et le prestige de la science moderne, l’industrie informatique américaine n’a cessé de se plaindre du manque de main-d’œuvre qualifiée et du peu d’intérêt des étudiants américains pour les sciences et les mathématiques. Le même manque d’intérêt s’observe chez les étudiants canadiens et québécois (13). La servante et maîtresse des sciences demeure toujours mal aimée.

Selon Georges Friedmann, le triomphe de la pensée informatique risquait d’opérer un divorce entre la puissance technique, toujours croissante, et les forces morales de l’Homme, ce qu’il appela le grand déséquilibre. Ce dernier se manifeste aussi dans les intelligences. Les exigences de la division du travail dans l’économie capitaliste et celles de la technologie, orientée vers l’atteinte à tout prix de l’efficacité plutôt que de la croissance des métiers et des personnes, incitent les individus à se spécialiser et à cultiver exagérément une forme d’intelligence au détriment des autres. Les intelligences se cloisonnant, les informaticiens deviennent trop informaticiens, les écrivains, trop écrivains. Le déséquilibre s’accentue toutefois en faveur de l’intelligence mathématique (dans sa forme appliquée, il est vrai, et non pure) qui jouit de machines qui augmentent sa puissance de calcul. Sous l’effet de l’habitude et de leur multiplication, celles-ci acquièrent la valeur de substitut et de modèle de l’intelligence rationnelle. Alors que l’intelligence mathématique peut compter sur des ordinateurs, aucune machine n’a été inventée jusqu’à ce jour pour nous aider à penser, à sentir, à aimer ou à poser un jugement esthétique ou moral. Spéculant en 1956 sur ce qu’il adviendrait de la personnalité humaine sous l’empire de la technologie, Lewis Mumford fit cette prédiction : « Une partie, l’intelligence rationnelle, est haussée à des dimensions surhumaines; toute autre partie est minimisée et évincée. » (14)

En réservant la part belle à l’intelligence en général, nos sociétés technologiques oublient cependant que l’Homme est aussi fait de ses forces morales. Autrefois, quand l’esprit n’était pas réduit à l’intelligence, on appelait caractère l’ensemble des habitudes morales d’une personne. Avec leur biais cognitiviste, la psychologie et la pédagogie modernes ont tendance à négliger le fait que l’éducation du caractère revêt une importance aussi grande que celle de l’intelligence. En politique, écrivait François Mauriac dans ses Blocs-notes, l’intelligence vaut ce que vaut le caractère. Pour bien d’autres domaines de la vie encore cette observation pourrait être faite.

Avec quel « esprit » engager le dialogue des civilisations?

Ces déséquilibres dans l’intelligence et la personnalité humaine ne semblent pas très propices au dialogue des civilisations dont la nécessité est soudain apparue au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Avec leur penchant géométrique pour la puissance robotisée et l’économie de marché qu’ils voient comme un fait de nature régi par des lois statistiques, les États-Unis auront-ils la finesse requise pour engager ce dialogue? Le choc des civilisations appréhendé par Samuel Huntington décrit des civilisations antagonistes qui, dans l’ordre culturel, s’aveuglent à exalter leurs absolus ou se complaisent dans le cosmopolitisme bon teint et qui, dans l’ordre technologique, sont en proie à une émulation savante sans frein ni fin. Si la religion, la langue et la culture divisent les hommes en civilisations, les mathématiques, seul langage universel, voyagent librement de la Silicone Valley à Bangalore. Ce que les civilisations non occidentales semblent le mieux assimiler de l’Occident, c’est sa science exacte. Par un curieux retour de l’histoire, l‘Islam et l’Inde, qui ont été pour l’Occident les berceaux des mathématiques, puisent à leur tour dans les sciences perfectionnées par l’Occident pour se développer ou pour construire des armes.

Un meilleur équilibre entre les intelligences, entre l’intelligence et le caractère, surviendra-il un jour dans nos sociétés qui ont préféré la puissance à la sagesse? Loin d’atteindre à la perfection, la seule culture qui approche un tel équilibre m’apparaît être la française. En dépit de certains traits de caractère qui rendent les Français haïssables hors de l’Hexagone, elle marie encore, dans les arts comme dans les sciences, la géométrie à la finesse. Sait-on que la patrie de Descartes, Lagrange, Laplace et Poincaré a vu ses mathématiciens remporter sept médailles Fields, octroyée tous les quatre ans? Peu de peuples savent autant que les Français être artistes pour la géométrie et géomètres pour la pensée et les arts. Mais même la France, dans ses excès d’intelligence, a donné des rationalistes desséchants et des subtils perdus dans les méandres de la finesse. La sagesse d’une nation n’égale pas la moyenne arithmétique des exploits mentaux de ses citoyens.

Toutes ces réflexions méritent bien un poème :

Tel qui croit tout savoir épouse la machine;
Plus que son âme il l’aime et y trouve son sel.
Loin de l’appât des sens il fait son logiciel
Dont le puissant calcul met le monde en vitrine.

Dans cet écran de verre où l’esprit se confine
La vie, réglée, revêt un jour artificiel.
L’appétit des hommes prend un vol démentiel
À voir les conquêtes nées de la Pascaline.

Comme quoi la raison dépend de théorèmes
Qui l’art et le combat versent dans un système.
Vous qui sentez pour vivre et méditez vos actes,

Laisserez-vous mourir votre flamme au tombeau?
L’homme numérique se voit tel une entracte
Séparant d’un rêve le singe et le robot.

Notes
1. Seymour M. Hersch, « Le malaise fatal de la CIA », Le Monde, 10 octobre 2001.
2. Georges Ifrah, L’histoire universelle des chiffres, Tome 2, France Loisirs, Paris, 1994, p. 755.
3. Cité dans L’histoire universelle des chiffres, précité, p. 497.
4. Déjà cité, p. 615.
5. Voir L’introduction de Florence de Lussy aux textes de Simone Weil sur les enjeux de la science, dans Simone Weil, Œuvres, Gallimard, Paris, 1999, p. 555-562.
6. Georges Friedmann, La puissance et la sagesse, Gallimard, Paris, 1970, p. 175-176.
7. Ursula Franklin, Le nouvel ordre technologique, Bellarmin, Montréal, p. 102.
8. Cité dans La puissance et la sagesse, p. 309.
9. Hervé Morin, « L’exosquelette, armure encore hypothétique du guerrier du futur », Le Monde, 18 décembre 2001.
10. On parle désormais de « knowledge warfare ». Voir l'entrevue donnée par des ex-officiers de l'armée américaine. «Reinventing war», Foreign Policy, novembre-décembre 2001, http://www.foreignpolicy.com.
11. Jean-Max Noyer, « Les réseaux de simulation distribuée de l’armée des États-Unis d’Amérique : émergence et description de l’émergence », Solaris, no2, Presses universitaires de l’université de Rennes, 1995. Voir http://www.info.unicaen.fr/bnum/jelec/solaris/d02/2noyer_2.html
12. Simone Weil, L’enracinement, dans Œuvres, Gallimard, Paris, 1999, p. 1212.
13. Marc Thibodeau, « Les élèves canadiens boudent les maths et les sciences », La Presse, 21 décembre 2001.
14. Lewis Mumford, Les transformations de l’homme, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1974, p. 165. »

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